« Je suis devenu le plus jeune maire d’Île-de-France »

« Comme j’ai toujours su que j’allais reprendre l’exploitation familiale et que j’habiterai Les Granges-le-Roi, j’ai accepté de me présenter sur la liste d’un candidat qui m’avait sollicité pour les élections municipales en 2020, se souvient Pierre Vallée. J’ai été élu. Cette tête de liste souhaitait prendre la suite du maire sortant qui avait assuré plusieurs mandats dans notre commune de 1 250 habitants. Mais rapidement, ce nouvel édile a installé une politique très autoritaire qui ne correspondait pas du tout à l’engagement de départ de ses colistiers. »

« Je me suis proposé pour être tête de liste, à 22 ans »

« En décembre 2020, nous étions sept conseillers municipaux sur quinze à démissionner, poursuit-il. Nous souhaitions offrir une alternative aux habitants. Et c’est peut-être l’élan de la jeunesse mais je me suis proposé pour être tête de liste, à 22 ans, alors que j’étudiais en cinquième année de l’École supérieure d’agriculture d’Angers. Nous avons fait beaucoup de porte-à-porte pour expliquer notre projet aux administrés. Pour eux, faire confiance à un jeune n’était pas évident mais nous avons été élus en mars 2021. »

« Le soir de la victoire, j’ai reçu beaucoup de messages de félicitations en tant que plus jeune maire francilien, complète Pierre Vallée. J’ai ressenti de la fierté d’avoir mobilisé la population autour d’un projet commun mais également le poids des responsabilités. Il s’agit de faire honneur à leur confiance. Avec l’équipe, nous nous sommes vite aussi sentis seuls face aux nombreuses compétences à acquérir, et aux milliards de choses à gérer, des plus anodines aux plus impactantes pour la vie des gens. Tout s’enchaîne très vite, il ne faut pas décevoir les habitants. »

« Valoriser ma commune pour chercher des subventions »

« Mais trouver des solutions, trancher, mener des projets utiles, valoriser ma commune pour chercher des subventions par exemple, c’est passionnant, ajoute l’élu. Je consacre environ 25 à 30 heures par semaine à cette fonction, sachant que je travaille comme salarié à 70 % chez un semencier et que je suis installé sur 70 hectares depuis septembre 2023. »

« Concrètement, je suis agriculteur le week-end et mon père, toujours en activité, vient en soutien, décrit Pierre Vallée. Heureusement, mon agenda est adaptable ! En tant qu’élu, je me sens fier de porter la voix du monde rural du Sud francilien auprès des sénateurs, députés et du sous-préfet. Ils me connaissent et n’hésitent pas à m’interpeller pour mieux comprendre les préoccupations agricoles. »