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Des champs à la table à dessin

Michaël Crosa, 38 ans, partage son temps entre son métier d’auteur et d’illustrateur, et ses activités agricoles.

Le Varois Michaël Crosa, 38 ans, partage son temps entre son métier d’auteur et d’illustrateur, et ses activités agricoles.

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L’un des premiers personnages que Michaël Crosa a imaginé est Paula la poulette. Viendront aussi Tiburce le mouton et Clairette la chèvre. Il dessine « Les trois chiens du berger corse », un livre écrit par son ami Pascal Orsini. « J’aime raconter des histoires sur mon univers rural », résume humblement l’auteur et illustrateur d’albums. Souvent, les récits lui viennent pendant qu’il travaille ses terres d’Ampus (Var) : « Les jours où je récolte les foins, à répéter des gestes durant des heures, l’inspiration vient toute seule. » Il griffonne alors, rapidement sur un carnet, son idée du moment.

Un festival local l’inspire

Ce trentenaire, père de trois enfants, est un créatif formé aux Arts appliqués, à Toulon. Dans la maison familiale, il partage avec sa compagne institutrice Samantha un atelier avec vue sur la campagne. « Nous sommes fous de livres… », confie-t-il devant les rayons de leur bibliothèque qui regorgent aussi de bandes dessinées. Depuis ses tendres années, Michaël aime « Le journal de Spirou », « Jojo », « Cédric », etc. « Dès que j’avais des sous, j’allais chez le bouquiniste de Draguignan m’offrir une BD. » Il se rendait également chaque été au festival de Solliès-Ville (Var), rencontrer auteurs et illustrateurs. En lisant la série du dessinateur breton Michel Plessix, « Le vent dans les saules », le jeune homme ressent un déclic. Les personnages d’animaux et les aquarelles poétiques lui donnent envie de créer à son tour. Dessinant plutôt bien, Michaël remporte à 14 ans le concours BD jeunesse de ce festival.

À cette époque-là, l’ado ne sort son nez des livres que pour donner un coup de main à son grand-père Raymond et son grand-oncle Louis. À leurs côtés, il apprend à faucher, cueillir les fruits à maturité, et tailler les oliviers. Il les écoute parler le provençal. Aujourd’hui, ses aïeux ont disparu : « Faire les foins n’a pas la même saveur sans eux. » Michaël a repris la ferme et poursuit les activités dans les pas de ses aînés. Il vend des bottes aux éleveurs, et sur le marché du Lavandou commercialise de l’huile, des fruits et des confitures maison. Son équilibre est là : des champs à la table à dessin. Outre ses albums, il répond à des commandes et illustre au crayon, à l’encre de Chine, et à l’aquarelle des affiches, catalogues ou encore des livres sur les traditions de Provence.

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