Login

« J’ai subi la pression des alertes Pac »

En vérifiant l'état d'avancement de son dossier Pac, Jean-Marc Auduc s'est trouvé confronté à 29 alertes dites « informatives ».

Jean-Marc Auduc a découvert 29 alertes dites « informatives » un dimanche matin en consultant son dossier Pac sur Telepac.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Ce dimanche, je suis allé vérifier l’état d’avancement du dossier Pac de notre Gaec, se souvient Jean-Marc Auduc, polyculteur-éleveur de charolais à Poisson (Saône-et-Loire). 29 alertes dites « informatives » s’affichaient sur l’écran de mon ordinateur. J’ai eu le sentiment que le ciel me tombait sur la tête. Ces alertes concernaient quelques dizaines de mètres de linéaires de haies, l’exploitation en comptant plus de 30 kilomètres, ainsi que quelques arbres isolés. »

Des arbres « entourés en rouge »

Ces arbres « étaient entourés en rouge, sans qu’aucune explication ne soit apportée sur la signification de ce cercle. Le descriptif des parcelles déclarées, commenté par l’Administration, était pourtant accompagné d’un document de sept pages ! Je me suis inquiété : ces alertes allaient-elles impacter le calcul des surfaces admissibles pour les aides Pac ? À quelle hauteur ? »

« Dès le lundi, sans perdre de temps, j’ai contacté la DDT, poursuit Jean-Marc. Personne n’a pu me renseigner. Mon interlocuteur m’a juste indiqué qu’il n’y aurait pas de pénalité financière. Pourquoi alors lancer ces signaux s’ils ne servent à rien ? Sont-ils destinés à nous mettre la pression ? Ce temps et cette énergie perdus à essayer de comprendre l’incompréhensible sont des choses qui m’agacent. Ce souci permanent de ne pas être en règle nous mine. »

Des travaux au champ avec de plus en plus de contraintes

« Nos régions bocagères sont soumises aujourd’hui à une réglementation de plus en plus contraignante, source de nombreux embêtements, reprend Jean-Marc Auduc. Introduites il y a dizaine d’années, les interdictions de broyer et d’élaguer les haies entre le 16 mars et le 15 août, compliquent l’entretien de nos clôtures électriques l’été, ainsi que le calendrier de nos travaux (semis de colza et de prairies). Elles rendent plus difficiles nos interventions à l’automne dans nos prés en pente ou dans nos parcelles argileuses glissantes. »

« Face au changement climatique et aux sécheresses récurrentes, nous sommes bien conscients du rôle des haies et de la nécessité de les préserver en particulier dans une région comme la nôtre où une démarche est en cours pour l’inscription du bocage à l’Unesco. Nous savons ce que nous avons à faire, mais les réglementations à n’en plus finir nous démoralisent. Et ça risque de freiner un peu plus les transmissions de nos exploitations. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement