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Portrait De la Dordogne au Bénin

Tout juste retraité, Jean-François Gazard Maurel a le regard tourné vers l’Afrique et plus particulièrement le Bénin.

Depuis plus de vingt ans, Jean-François Gazard Maurel vient en aide aux agriculteurs Béninois et les accompagne dans le développement de leur agriculture.

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Tout juste retraité, Jean-François Gazard Maurel, qui vient de céder son exploitation de Castels-et-Bézenac à son fils Martin, a le regard tourné vers l’Afrique et plus particulièrement le Bénin. Il a prévu d’y retourner d’ici à quelques semaines, non pas pour faire du tourisme mais donner de son temps à ses collègues africains. Logique pour un homme connu pour ses engagements et qui apprécie « le collectif » : il fut pendant de longues années à la tête du réseau Cuma en Dordogne.

L’aventure a débuté il y a 25 ans, après un échange, lorsque des membres de la coopérative cotonnière agricole du Bénin sont venus en France et ont découvert le principe des Cuma. Ce pays d'Afrique sollicite alors de l’aide auprès du ministère des Affaires étrangères et de la Région Aquitaine pour lancer la mécanisation de son agriculture. Au début des années 2000, un petit groupe d’agriculteurs périgourdins s'y rend, pour établir un diagnostic et trouver des solutions.

Écouter et s’adapter

« Au départ, nous sommes face à un nombre de problématiques insurmontables: climat tropical où la sécheresse dure huit mois, absence de machines, malnutrition, pauvreté. Il a fallu écouter et s’adapter. Notre rôle n’a jamais été d’imposer tel ou tel système », indique Jean-François. Les premières Cuma béninoises voient le jour, puis des pièces des tracteurs sont acheminées par container. Un réseau de Cuma se met progressivement en place. Il compte actuellement sept animateurs salariés.

« Au-delà de la transmission des savoir-faire, nous avons beaucoup appris collectivement et sur nous-mêmes. »

« Rapidement, il a fallu trouver les solutions logistiques et surtout des soutiens financiers. C’est ce qui a conduit notre groupe de  départ à constituer l’association Cuma Bénin Dordogne. Elle nous permet de percevoir des subventions et de participer à des programmes. Être parvenu à assurer la pérennité de ces actions dans un pays en développement est une vraie satisfaction. C’est difficile, mais on y arrive », indique Jean-François, avec humilité.

Le coopérateur dans l'âme retient le volet humain de cette aventure. Les agriculteurs périgourdins qui ont lancé ce programme de mécanisation sont toujours partie prenante, entourés désormais d'exploitants d’autres départements. « Au fil des ans, nous avons importé des engins agricoles de France. Nous avons également formé des paysans dans les villages de brousse à la mécanisation et à la conduite de tracteurs. Nous avons en outre équipé en matériels des petits groupes de femmes et développé de la méthanisation familiale. C’est une réussite collective. »

Entre les exploitants béninois et Aquitains, de véritables amitiés se sont tissées. « Au-delà de la transmission des savoir-faire, nous avons beaucoup appris collectivement et sur nous-mêmes. Cela aide à relativiser par rapport à nos propres situations et à notre monde agricole. »

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