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Portrait La tauromachie dans les veines

Thomas Marty, éleveur dans les Pyrénées-Atlantiques, n’imagine pas sa vie sans arène, ni vache ou taureau de combat.

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Thomas Marty vit au rythme de la course landaise, la tauromachie du Sud-Ouest. Cet éleveur de 26 ans, installé depuis deux ans sur l’exploitation familiale à Sallespisse (Pyrénées-Atlantiques), est passionné de bétail depuis toujours. « Gamin, tout était prétexte pour jouer au torero, se souvient-il. Sur le canapé du salon et jusque dans la cour de récréation… Et dès que je pouvais, je filais dans la ganaderia (*) voisine pour donner un coup de main. »

En costume de lumière

Cette frénésie le conduit à débuter très tôt et ses parents n’ont guère le choix que « de suivre cet excès de passion ». Un mentor le prend en main et l’entraîne. L’élève se révèle très doué. À 13 ans, il endosse son costume de lumière pour affronter sa première vache, et à 16 ans son premier taureau, « un énorme souvenir ! » Il est devenu un écarteur réputé de la ganaderia Dargelos et participe chaque année à une quarantaine de courses : « Le but est d’attirer l’animal et de l’esquiver au dernier moment par un écart pour qu’il ne fasse que nous frôler. Il existe plusieurs figures et sortes de courses », explique-t-il. Quand cet homme en pantalon blanc et boléro bleu défi une vache, c’est 400 kg de muscles et de chair qui lui arrivent dessus, lancés sur 30 m. La bête est d’autant plus dangereusequ’elle a l’expérience des courses antérieures. Elle peut tourner la tête au dernier moment, ruer d’un coup d’épaule, faire un croche-patte ou lancer la jambe pour faire tomber son adversaire…

Avant chaque entrée en scène, Thomas connaît la même appréhension, la peur de ne pas être à la hauteur. Mais une fois au centre de l’arène, une seule envie prime : se surpasser, repousser ses limites pour faire jaillir l’émotion et le plaisir dans le public, « et c’est là que je me sens le mieux », ajoute ce jeune homme, plusieurs fois vice-champion de France des écarteurs. Il a notamment gagné le prix de Dax en 2016.

Mais le sport est à haut risque. « C’est très compliqué de concilier mon métier et ma passion. Et partager ma vie n’est vraiment pas facile », conclut-il, embarrassé en pensant à son amie et à sa famille. Pourtant, pas question de raccrocher : « J’ai besoin de cette adrénaline. Tant que je me sens au top physiquement et mentalement, je continue !  »

Hélène Quenin

(*) Lieu d’élevage des vaches de combat.

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