Portrait Il redonne vie aux mares
Éleveur à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), Vincent Rames restaure des zones humides où renaissent flore et faune sauvages.
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Vincent Rames est un homme du pays. Sa famille, installée sur le plateau du Quercy depuis bientôt cent ans, élève du bétail sur les prairies pentues, souvent arides, qui surplombent la vallée de l’Aveyron. À 34 ans, le jeune éleveur installé en Gaec avec Bernadette, sa maman, est un observateur attentif de la nature. À force de mener leurs vaches aubracs sur leurs 100 ha de prairies et de bois, il a appris à connaître les sols, la végétation, la faune sauvage. Une passion que l’agriculteur et son épouse, Marion, qui participe aux soins des animaux de la ferme, ont transmis à leurs deux enfants, eux aussi attentifs à la protection de l’environnement.
Autre atout de cet ex-entrepreneur de travaux publics, il sait manier les engins. Si bien que, lorsque la Fédération des chasseurs du Tarn-et-Garonne l’a sollicité pour restaurer des mares dans le nord-est du département, il a tout de suite accepté. « Pendant des années, les éleveurs ont entretenu les points d’eau où s’abreuvaient les troupeaux. Mais ils sont de moins en moins nombreux et ce patrimoine disparaît, condamnant ainsi la flore et la faune sauvages des Causses. Il était urgent d’intervenir », reconnaît-il.
L’eau crée des liens
Un comité de pilotage partenarial a défini les travaux à effectuer, avant de passer la main à Vincent. Avec sa minipelle, ce dernier a tout d’abord défriché pour laisser passer le soleil du matin. Il a ensuite recréé des pentes douces pour que la flore aquatique se développe. Il a creusé des cavités suffisamment profondes pour que les amphibiens soient à l’abri l’hiver. Et il a laissé sur place toute la végétation coupée pour que les petits animaux puissent y loger. « Nous avons souvent eu des surprises au fil des travaux, se souvient-il. À Mouillac, nous avons découvert une vieille route pavée, et à Caylus, nous avons retrouvé les pierres plates sur lesquelles les lavandières lavaient leur linge ! »
Dans les mares, la vie reprend. Joncs, scirpes, renoncules, grenouilles, crapauds, tritons, salamandres, libellules… cohabitent à nouveau. Et lorsqu’ils sont dans les prairies, les points d’eau sont protégés par des clôtures pour que les vaches n’en piétinent pas le bord. Mais des pompes à museau sont installées pour abreuver les bêtes.
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :