Portrait Ils invitent les stars du rire

Avec sa bande de copains, Patrick Dagorret vit depuis onze ans une aventure un peu folle, celle de faire venir des humoristes de renom dans leur village de 850 habitants, au cœur du Pays basque. « Tout a commencé en 2007, dans le cadre du Téléthon », se souvient cet éleveur d’Irissarry, dans les Pyrénées-Atlantiques, les yeux pétillants. Nous voulions innover et montrer que les spectacles ne se passent pas qu’en ville. À la campagne aussi, on aime se fendre la poire ! »

Dans leur groupe, personne ne côtoie le monde du show-biz. Alors, ils essayent de contacter artistes et producteurs via internet, Facebook… « Nous ne pensions pas que c’était aussi compliqué, nous avons appris sur le tas », raconte-t-il. Puis, les amis créent l’association Show’lidarité, présidée par Patrick, et poursuivent leur credo : le rire solidaire (lire encadré). Mais cela ne fonctionne pas toujours à hauteur de leurs espérances et les bénévoles se posent des questions. Quel artiste suffisamment en vogue ferait déplacer les foules jusqu’à Irissarry ? L’un d’eux lance alors : « Et pourquoi pas Kev Adams ? »

Le oui de Kev Adams

« Quand, en 2013, cet humoriste a accepté notre invitation, notre association a pris un nouveau cap, poursuit Patrick. En termes de budget, nous triplions nos frais de fonctionnement ! Comme certains d’entre nous hésitaient, ma femme et moi nous nous sommes même engagés à mettre la main à la poche en cas de déficit ! » Le couple y croit dur comme fer, lance une page Facebook pour annoncer la venue de l’artiste… Et toutes les places se vendent en un mois !

Aujourd’hui, expérience et notoriété aidant, tout semble plus facile. Sans oublier que les Basques interpellent par les réseaux sociaux les artistes qu’ils convoitent. Et quand les deux mille amis Facebook relayent l’info, l’impact est terrible ! « Nous sommes en contact avec le producteur de Gad Elmaleh et Djamel Debbouze nous a promis de venir bientôt… »

Comme les quarante bénévoles trouvaient frustrant de dépenser autant d’énergie pour un soir, ils organisent désormais un festival nommé Irriz’ari (« en train de rire » en basque), qui dure un week-end. Preuve est faite que les foules se déplacent en milieu rural ! « C’est hallucinant, le nombre de personnes qui viennent exprès depuis Bordeaux ou Toulouse passer les deux jours à Irissarry. » Le président, ravi, n’en revient pas !