Portrait Toujours en mouvement
Depuis trente ans, Daniel Pégourdie court plusieurs fois par semaine. Il participe à des marathons à l’étranger et organise une course en Corrèze.
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«La course m’offre un espace de liberté. Quand je m’exerce, j’ai le sentiment que tout m’appartient ! », s’enthousiasme Daniel Pégourdie, soixante-trois ans. Tous les jeudis, à 6 heures du matin et à jeun, il parcourt avec son épouse 4 kilomètres, le long d’une ancienne ligne de chemin de fer. Anne, qui s’y est mise il y a une dizaine d’années, le modère, sinon son homme ne pense qu’à la performance. Le week-end, il repart pour 12 kilomètres.
« Psychologiquement, ça me recentre. Les endorphines sécrétées me permettent de relativiser les soucis du quotidien », explique l’éleveur de bovins d’Uzerche, en Corrèze. Dès l’âge de quatorze ans, il pratique le cross-country. Au début des années 1980, quand la mode de la course sur route arrive, un ami lui propose de pratiquer entre copains. Daniel est le plus motivé du groupe. Il s’entraîne souvent, participe à des courses dans tout le Limousin et organise celle d’Uzerche. « J’ai le goût de la compétition… mais quand on en fait trop, il y a un revers ! » Courir quatre fois par semaine lui provoquait de sérieux problèmes de dos et il a dû faire une pause.
De New York à Athènes
Au milieu des années 1990, l’agriculteur perd une partie de son exploitation avec la construction de l’autoroute A20. Il décide alors d’arrêter son métier pour reprendre un bureau de tabac presse. Mais cette vie ne lui convient pas. Daniel revient à la ferme au début des années 2000 et se remet à la course. « J’ai tout de suite retrouvé de bonnes sensations et performances », raconte-t-il.
Si bien qu’avec un groupe d’amis, il participe en 2007 au marathon de New York, puis enchaîne ceux de Berlin, Dublin, Budapest, Istanbul et, évidemment, celui d’Athènes en 2016. Lors de ce dernier, Anne rejoint Daniel au 32e kilomètre, pour partager avec lui l’arrivée sur l’antique stade olympique. « Il y a une part de narcissisme dans ces défis, j’ai envie d’être mon propre héros, avoue-t-il. Cela me permet de me dépasser. Dans mon travail, lorsque je suis dans l’effort, des images des marathons, comme les interminables montées d’Athènes, me reviennent et m’aident. » Le sportif apprécie particulièrement la période de préparation avec ses amis. Il vise toujours les compétitions d’automne, pour s’entraîner après les foins. La prochaine les mènera encore plus loin, à Melbourne ou Tokyo.
Raphaëlle Saint-PierrePour accéder à l'ensembles nos offres :