Le jour où… « Un professeur m’a fait aimer l’école »
Pascal, producteur de lait et de porcs en Ille-et-Vilaine, 51 ans
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«En septembre 1979, lorsque j’ai intégré une maison familiale et rurale (MFR), je n’imaginais pas qu’un enseignant allait changer ma vie. Je démarrais un CAP horticulture, option floriculture, après ma 4e. Un changement d’orientation, après des années de collège difficiles remplies de brimades d’un directeur qui m’avait pris en grippe et contre lequel je m’étais rebellé.
En cette rentrée, j’ai rencontré un professeur de floriculture et de sciences formidable. Un éducateur droit, respectueux, plein d’humour avec lequel je suis encore en contact aujourd’hui.
Une autre façon d’apprendre
Ce passionné de botanique nous emmenait à travers champs et bois repérer plantes et mauvaises herbes. Sur le chemin du retour, nous ramenions notre cueillette de champignons que les cuisinières de la MFR préparaient pour le repas des internes.
Il n’hésitait pas à monter sur son bureau pour imiter l’abeille qui butine. Cet enseignant a su nous redonner confiance, nous les élèves dits « en échec scolaire. » C’était l’esprit maison familiale. La méthode a tout de suite porté ses fruits. Mon premier bulletin affichait 16 de moyenne. Mes parents n’en revenaient pas. Durant ces années d’apprentissage, j’ai aussi eu la chance d’avoir un très bon maître de stage. Un homme exigeant mais qui m’a appris le b.a.-ba du métier ainsi que l’amour du travail bien fait.
J’ai pris goût à l’école. J’ai poursuivi avec un BEPA horticulture, puis un BTA et un BTS. Et je suis même devenu formateur dans cette MFR aux côtés de mon ancien professeur. J’avais vraiment à cœur de donner à mes élèves l’envie d’apprendre.
Au bout de quatorze ans, j’ai souhaité être à mon compte, fatigué non pas par l’enseignement mais par le monde de l’éducation. J’ai repris l’exploitation laitière de mes parents n’ayant pas eu d’opportunités en production horticole. Toujours féru de botanique, j’assouvis ma passion en tant qu’adjoint à la mairie responsable des espaces verts. Régulièrement, je prends des stagiaires. Comme Mikaël, qui est devenu salarié sur l’exploitation, avant de s’installer avec moi fin 2015. C’est une grande joie de pérenniser l’entreprise et de la transmettre un jour. »
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