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Le jour où… « J’ai hébergé trois familles ukrainiennes à la ferme »

Mickaël, 39 ans, céréalier, à Beine-Nauroy (Marne).

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«J’ai eu l’occasion d’aller en Ukraine à de nombreuses reprises, notamment pour rendre visite à un de mes amis qui a travaillé là-bas pendant plusieurs années. J’ai alors noué des relations dans ce pays, avec en particulier un couple de Français. Lorsque la guerre avec la Russie a débuté le 24 fé­vrier 2022, cet homme et cette femme ont dû fuir, laissant tout derrière eux. Arrivés en France le 28 février, ils ont rapidement cherché des solutions pour permettre­ à des personnes de leur entourage­ restées en Ukraine de s’échapper à leur tour et de trouver refuge dans un lieu sûr.

À la suite de leur sollicitation, j’ai proposé de mettre à disposition la maison située au sein de mon corps de ferme, inhabitée depuis le décès de mon père en août 2020. Le logement offrant quatre chambres spacieuses, cela a permis d’envisager l’accueil de trois mamans ukrainiennes, collègues de travail, et de leurs familles. Nous n’avons disposé que de quelques jours pour préparer leur arrivée. En pleine période de semis de printemps, j’ai pu compter sur un grand élan de solidarité de la part de mes proches pour que l’habitation soit prête à recevoir huit personnes.

C’est ainsi que le 5 mars 2022, Svetlana, Olga, Yuliya et leurs familles se sont installées à la ferme. Dans mon village de 1 000 habitants, la nouvelle de l’arrivée de ces Ukrainiens fuyant la guerre s’est vite répandue. De nombreux voisins se sont manifestés pour apporter leur aide et ont déposé de l’argent, des draps, de la nourriture, des vêtements, un congélateur ou encore une télévision. La mairie a souhaité les intégrer au mieux à la vie du village. Les deux jeunes garçons ont rapidement rejoint les bancs de l’école et tous participent aux activités associatives de la commune.

Je suis heureux de voir revivre cette bâtisse familiale et de venir en aide à des personnes qui n’ont plus rien. J’aimerais maintenant prendre le temps d’apprendre à davantage les connaître et échanger sur leur culture. C’est une chance d’accueillir ces personnes étrangères à la ferme, qui me disent régulièrement qu’elles se sentent bien ici.

Devant la maison trône un marronnier vieux de plus de cent ans. Cet arbre est l’emblème de Kiev, où elles vivaient. Un sacré symbole ! »

Propos recueillis par Bertille Quantinet

 

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