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Portrait L’entraide au féminin

Depuis son installation en 2019, Maréva Hervouet, productrice de lait en Loire-Atlantique, est membre d’un groupe d’agricultrices. Un compagnonnage aux multiples bienfaits.

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« Mathieu, mon mari, est un bon coach ! C’est lui qui m’a suggéré de rejoindre le groupe “Femmes” du Civam (1). »

Fille d’agriculteur, Maréva Hervouet, 38 ans, s’est installée au début de 2019. Elle a repris, avec son époux, une ferme laitière de 62 ha à Vieillevigne, en Loire-Atlantique. « Mathieu était déjà éleveur, associé dans un Gaec depuis treize ans, et moi, assistante vétérinaire à une heure trente d’ici. La naissance de notre troisième enfant et ces temps de trajets très longs nous ont amenés vers ce projet de couple. »

Fière d’être agricultrice

Maréva est une personne solaire et tonique. « Mais, reconnaît-elle, j’ai du mal à me faire confiance. » De ce point de vue, le groupe du Civam, créé en 2013 et qui compte aujourd’hui une dizaine de participantes, lui apporte une aide précieuse. « J’y trouve une écoute attentive, bienveillante et je peux également m’appuyer sur l’expérience d’agricultrices plus âgées. »

Un premier atout suivi de bien d’autres. De fait, l’échange entre consœurs permet de traiter des sujets délicats à étudier dans un groupe mixte. « Nous avons, par exemple, abordé la manière d’adapter la charge de travail au cycle féminin. Chacune de nous avait très bien repéré qu’elle était plus ou moins performante selon la période. » Les adhérentes se sont aussi formées à la prise de parole. « Car trop souvent, on s’interdit d’intervenir dans une assemblée d’hommes. Nous n’osons pas. » Ensemble, elles ont appris à souder, allant jusqu’à modifier des outils maraîchers. Une fierté pour Maréva, seule femme dans sa Cuma.

Il y a deux ans, cette dynamique collective a débouché sur la création d’une pièce de théâtre : Femmes en fermes. La famille Hervouet a accueilli la première représentation. « Avec cet événement, nous avons porté au grand jour ce que chacune vit et ainsi contribué au débat sur la place des femmes en agriculture. » Cette visibilité élargie a marqué un tournant dans la vie du groupe et dans celle de l’éleveuse. « Ce métier d’agricultrice, j’en suis fière. Je suis intimement convaincue que les femmes l’approchent différemment. »

Une certitude qu’elle partage actuellement lors de débats professionnels ou d’interventions en milieu scolaire autour de l’égalité homme-femme ou des métiers « genrés ». « C’est une forme de féminisme », reconnaît-elle. Anne Mabire

(1) Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural.

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