Portrait Il trace le sillon « des Vieilles Charrues »
Jean-Luc Martin préside le festival des Vieilles Charrues depuis 20 ans. Chef d’entreprise en audit d’élevage, il n’a pas oublié ses racines agricoles.
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Le « tiré de charrue » marque, chaque année, le coup d’envoi du festival des Vieilles Charrues » (1) à Carhaix (Finistère). Sur fond de musique bretonne, organisateurs et bénévoles tracent le sillon. « Ce symbole fort rappelle à tous d’où vient cette manifestation » explique Jean-Luc Martin, 55 ans, président du festival depuis 20 ans (2), qui dirige une société spécialisée dans le diagnostic de bâtiments d’élevage (Tell Élevage).
Tout est parti d’une bande de copains du centre Bretagne en 1992. Brest préparait sa fête « des Vieux Gréements ». Pour rivaliser avec cette ville, ils se sont dit : « Brest a ses bateaux, nous, on a nos charrues. » Ainsi est née la manifestation des Vieilles Charrues.
Jean-Luc appartient à la bande. Petit-fils d’agriculteurs, électricien de formation, il travaille à l’époque dans une société d’équipements pour les exploitations de porcs et de volailles. À ses heures perdues, il est également Disc Jockey et anime des soirées. Il embarque dans l’aventure dès 1994. Préposé à la restauration, l’entrepreneur dans l’âme prend rapidement la responsabilité logistique de l’événement avant d’en devenir le chef d’orchestre en 2002.
Toutes les générations
Depuis, la « Kermesse » comme il l’appelle, a bien grandi et célèbre cette année ses 30 ans. Aujourd’hui, elle accueille 270 000 festivaliers sur 119 ha et sur 4 jours. 70 000 repas y sont servis chaque jour, majoritairement à base de produits locaux. La mise en œuvre des festivités mobilise 11 000 personnes dont plus de 7 000 bénévoles issus de 142 associations. S'y ajoutent tous les acteurs économiques de l’agriculture et de l’agroalimentaire breton (coopératives, entreprises…) partenaires.
« C'est le rendez-vous annuel de nombreux groupes de potes »
Avec un budget de 17 millions d'euros, l’événement a su garder son âme. « Ce festival est un subtil mélange de bonne humeur, d’amitiés et de système D » ironise Jean-Luc. Toutes les générations se côtoient sur la pelouse de Kerampuilh. L’humain en est le fil rouge. « Beaucoup ne vont pas à un seul concert dans l’année mais ils ne rateraient pour rien au monde ce rendez-vous. Pour de nombreux groupes de potes, il s'agit d'une date de retrouvailles annuelle. Chez les agriculteurs alentour, les amis plantent la tente et vivent au rythme "traite des vaches, apéro et musique" pendant 4 jours. »
Grâce à cet homme de réseau et de partage, cette manifestation est aussi devenue un formidable terrain de communication du monde agricole avec le grand public. Depuis plus de 15 ans, les producteurs de lait du Poher offrent un verre de lait le matin aux 40 000 campeurs. L’association Agriculteurs de Bretagne, dont Jean-Luc est administrateur, crée quant à elle du lien à travers des animations.
« Qui aurait imaginé accueillir des artistes de renom tels que Bruce Springsteen, Johnny ou encore Stromae dans un champ en centre Bretagne » interroge-t-il, encore rêveur. Entre moments forts et grosses galères, année après année, son adrénaline à lui est de rendre les gens heureux le temps d’un festival.
(1) Il se déroulera du 14 au 17 juillet cette année
(2) dont dix ans en coprésidence avec Jean-Philippe Quignon.
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