Login

Aricle Le coup d’œil de Béatrice

Éleveuse dans le Charolais, Béatrice Fénéon photographie, depuis plus de trois décennies, les animaux et la nature qui l’entourent.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Dans les albums de Béatrice et Paul Fénéon, à la ferme de Noue à Saint-Julien-de-Civry (Saône-et-Loire), il n’est pas rare de trouver des portraits de vaches au milieu des photos de famille. De grands tirages mettent aussi en valeur la nature, qui se métamorphose certains jours et à certaines heures. L’hiver, le givre sur la fenêtre de l’écurie prend ainsi des allures d’agapanthes. Au printemps, la couleur du muret en pierre s’accorde avec celle des fleurs de pommiers, formant une belle harmonie. Pris par Béatrice, ces clichés sont beaux et authentiques.

L’éleveuse de charolais de cinquante-sept ans a commencé à photographier à la naissance de son premier fils, en 1983. Elle s’est prise au jeu et s’est inscrite quelques années plus tard au club-photo de Charolles

Sens de l’observation

« Je ne suis pas une technicienne de la photo », avertit l’agricultrice, réservée au premier abord, mais intarissable quand on lui parle photo ou élevage. « Je ne fais pas de réglages. Je n’ai ni le temps, ni le savoir, pour corriger mes prises de vues. En revanche, je m’applique pour effectuer un bon cadrage. Je veille à ce qu’il n’y ait pas d’intrus dans mon champ de vision, tels que poteaux ou morceaux de plastique. Je réfléchis aux photos avant de les réaliser. Je prends mon temps avant d’appuyer sur le bouton déclencheur. » Pour cette raison, avoue Béatrice, elle a du mal à prendre des clichésdes gens. À une exception près, toutefois. Il y a seize ans, dans le cadre du passage à l’an 2000, elle a photographié une partie des habitants de sa commune devant leur maison.

À la belle saison, en faisant le tour des champs et des bêtes le matin de très bonne heure, l’agricultrice repère des sujets à immortaliser. Pour saisir la libellule paralysée par la rosée, il a fallu être là avant que la température ne se réchauffe et que l’insecte ne se libère. Il a également fallu se positionner correctement par rapport au soleil, presque en contre-jour.

Fier, son mari Paul commente : « Avant de photographier, il faut savoir regarder. Béatrice sait le faire parfaitement. Elle a une grande capacité à observer. Dès qu’elle rentre dans un pré ou dans l’étable, elle voit tout de suite si quelque chose ne va pas. Ses photos sont avant tout une affaire de coup d’œil et de lumière. »

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement