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Agricultrice photographe Des photos, comme des mots

Anne Jacopin, agricultrice dans les Vosges, fait partager son quotidien et sa passion pour la photographie via le réseau social Instagram.

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«J’aurais aimé être maquignon ! J’adore observer les gens, les bêtes, écouter ce qui se trame lors des discussions. » À défaut de revêtir la blouse noire du marchand de bestiaux, Anne Jacopin enfile depuis quinze ans sa combinaison verte d’agricultrice. Mais ce goût pour l’observation, la jeune femme de 40 ans l’a développé d’une autre manière, en photographiant son exploitation­ de Juvaincourt (Vosges), son environnement. Afin de partager son quotidien, elle publie régulièrement ses clichés, depuis trois ans, sur son compte Instagram, suivi par 2 000 personnes.

Plusieurs mandats professionnels

« C’est un lieu d’échanges. Les non-agriculteurs sont curieux de connaître notre façon de travailler. Ils posent des questions. Je réponds. Je n’élude rien car le métier d’éleveur n’est pas toujours idyllique, avec parfois des bêtes malades, blessées. Ce réseau est un très bon moyen de communiquer, montrer que nous prenons soin de nos animaux. C’est aussi l’occasion de nouer des liens. Un agriculteur de l’Aveyron qui suit mes publications est venu ici faire un petit séjour, apportant des fromages de sa région. »

Anne est en Gaec avec sa mère, Catherine, au sein d’une exploitation de 200 ha, dont la moitié en herbe, avec 45 vaches laitières. La ferme emploie un salarié, Jérémy.

Après un bac général et un BTS ACSE obtenu en Saône-et-Loire, elle a exercé en tant que salariée, occupant différents postes avant de revenir aux sources. « Je suis la dernière de trois filles. Ma sœur aînée est notaire, la seconde professeure de géographie. Mon père ne voulait pas que je m’installe, estimant que c’était compliqué pour une fille. Mais une fois ma décision prise, il m’a vite laissé les rênes. Maman était très protectrice : gamines, nous n’avions pas le droit de jouer à la ferme… À 16 ans, j’ai pris le tracteur pour aller voir mes copines ! Nos parents sont en revanche très ouverts. Ils ont eu à cœur de nous montrer autre chose que l’agriculture grâce à des sorties, des voyages. Cette éducation a forgé ma curiosité. Elle me conduit à aborder autrement mon métier et à le faire découvrir. »

Un état d’esprit qu’Anne traduit aussi dans des mandats professionnels : elle siège au conseil d’administration de sa coopérative laitière, de la chambre départementale d’agriculture, de la chambre régionale. Pour tous ces engagements, elle vient de recevoir le prix « coup de cœur » des Trophées de l’agriculture des Vosges.

Dominique Péronne

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