Spectacles hors norme Il chuchote à l’oreille des vaches
Dresseur et voltigeur installé à Lavaur (Tarn), Paul de Oliveira a eu l’idée d’intégrer des vaches dans ses spectacles équestres. Un pari gagnant, qui assure le succès de ses prestations.
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Comme chaque matin, dans les écuries du château de Poudéous à Lavaur (Tarn), Paul de Oliveira s’affaire auprès de ses animaux. Dans ses box, huit chevaux et… deux vaches. « Simone est la première que j’ai dressée, il y a plus de vingt ans, pour participer à mes spectacles. Elle s’est produite en Allemagne, en Autriche… Ensemble, nous avons même participé à l’émission de télé La France a un incroyable talent. »
Désormais à la retraite, Simone a laissé la place à Mona, une jolie limousine croisée d’aubrac dotée d’un sacré caractère. « C’est une mule, plaisante son “patron”. Si elle n’a pas envie de travailler, c’est la galère. »
Passage à la télévision
Paul de Oliveira, 55 ans, a consacré sa vie au spectacle équestre. Depuis son plus jeune âge, ce passionné est en contact avec des chevaux mais pas seulement. « Petit, je montais déjà sur les vaches et les veaux de mon père, agriculteur à Castres (Tarn). Parfois, je finissais dans la mangeoire ! Au fil des années, par jeu, j’ai dressé un peu de tout : un cochon, une chèvre et des vaches. »
C’est à 22 ans, après plusieurs années de compétition de sauts d’obstacles, que ce cavalier atypique décide de se tourner vers le métier de voltigeur équestre. Un art qu’il développe en autodidacte, sans jamais cesser de relever de nouveaux défis. Comme celui de dresser des vaches.
Savoir observer l’animal
Ce matin-là, dans la carrière, la jeune et rétive Mona finit par lui obéir au doigt et à l’œil : trot, galop, révérence, marche arrière… Élégante malgré sa stature imposante, elle exécute ses figures avec application.
Outre le succès que cette monture lui garantit à chaque apparition publique, Paul apprécie le tempérament placide des bovins. « Une vache est moins peureuse qu’un cheval, constate-t-il. Elle ne se laisse pas déstabiliser par les applaudissements, ni même par des obstacles enflammés. Par contre, il faut s’imposer davantage pour la dresser. »
Son secret : travailler tous les jours avec l’animal, sans relâche, mais aussi savoir l’observer. Une vache peut monter dans une bétaillère ? Alors, pour ses spectacles, il la fait grimper sur une table. Elle s’incline pour passer la tête sous un fil et brouter l’herbe du pré d’à côté ? Elle doit pouvoir s’agenouiller à la demande.
« Je n’ai fait que regarder ses comportements au naturel pour m’en inspirer », analyse humblement le dresseur, qui ne compte pas s’arrêter là. « Je réfléchis à dresser une autre vache et peut-être essayer avec un buffle », confie-t-il dans un sourire.
Émilie Leturcq
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