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Portrait Une agricultrice qui aime s’engager

Productrice de lait, Cécile Planchais a pris diverses responsabilités très tôt, tout en les conciliant avec son activité professionnelle et sa vie privée.

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« Apporter mon regard et ma parole d’agricultrice dans les échanges », voilà comment Cécile Planchais, cinquante et un ans, conçoit son engagement. Productrice de lait, elle est à la tête d’un atelier de quatre-vingt-cinq vaches sur 85 hectares, avec son mari et un salarié à mi-temps. Après quatre mandats comme conseillère municipale à Noyal-sur-Vilaine, elle est aujourd’hui membre du Ceser (Conseil économique, social et environnemental), instance consultative de la Région Bretagne et élue à la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine depuis 2019.

Seule femme du groupe

« Je me suis installée à vingt-trois ans en Gaec avec mes parents et mon mari, en reprenant une exploitation voisine », raconte Cécile. Deux ans plus tard, la jeune femme est sollicitée pour rejoindre la municipalité. Elle n’hésite pas à s’engager et ne cesse depuis de le faire. « J’aime mon métier, mais je ne me vois pas rester toute la journée sur ma ferme », confie-t-elle.

 

Enfant, elle ne partait pas en vacances. Lors de ses études agricoles (bac, BTSA), elle réalise de nombreuses sorties et voyages scolaires qui lui donnent envie de s’ouvrir aux autres.

Avec fierté, Cécile se remémore : « En 2012, avec d’autres exploitants, nous avons invité les nouveaux élus de la communauté de communes à venir discuter agriculture sur mon exploitation. Rien de tel qu’une rencontre in situ pour avoir de vrais échanges. Plus de soixante-dix personnes s’étaient déplacées. » L’opération est reconduite à chaque mandature.

Cette maman de cinq enfants, de vingt-six à treize ans, a dû concilier vie professionnelle, vie privée et responsabilités. Organisation et efficacité sont ses maîtres mots. « Tout n’a pas toujours été facile, notamment quand ma fille et mes garçons étaient petits », reconnaît-elle. Aujourd’hui, ses engagements l’occupent sept à huit jours par mois.

 

Avec Denis, son époux, administrateur au contrôle laitier, ils ont instauré un agenda partagé : « Nous ne superposons pas nos réunions, afin que l’un soit toujours présent à la ferme ».

Dans les années 2000, Cécile a participé à la constitution d’un groupe féminin dans son secteur. Actuellement, dans son Geda (groupe d’études et de développement agricole) lait, elle est la seule femme. « Cela ne me pose aucun souci de n’être qu’avec des hommes. Je n’ai jamais eu de commentaire à ce sujet. »

 

Comme eux, elle s’occupe de la traite, de l’alimentation, des papiers… Le seul bémol à ses yeux reste la conduite du tracteur. Aînée de deux filles, elle l’a pratiquée très tôt pour aider son père. « J’adore ça. Mon mari l’a toujours accepté. Mais j’ai subi des réflexions comme : “Tu ne te débrouilles pas si mal”. En revanche, qu’une femme fasse la traite, ça ne pose question à personne ! », ironise la coprésidente de la commission égalité-parité.

 

Ce n’est pas suffisant pour démotiver celle qui s’est engagée « par envie ». Et d’ajouter : « Qu’il s’agisse de représenter l’agriculture au sein de la société civile ou de porter la voix des femmes dans les instances professionnelles, cet investissement est important à mes yeux. »

Isabelle Lejas

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