Portrait Samuel, peintre du ciel
Lorsque l’été paraît, Samuel Bry, éleveur de vaches limousines, devient un artificier passionné pour illuminer les cieux de mille et une lumières.
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« Il y a quinze ans, un ami éleveur et artificier m’a demandé si je pouvais venir l’aider à tirer un feu d’artifice à Guéret. En répondant “oui”, je ne réalisais pas dans quel chaudron magique j’allais tomber ! », sourit Samuel Bry, naisseur-engraisseur de bovins limousins à Saint-Vaury, dans la Creuse. Un univers de senteurs, de lumières et de sonorités dont l’agriculteur n’est jamais ressorti. « Le feu d’artifice, c’est un spectacle de fête pour les visiteurs et un engagement à bien conduire les choses pour l’artificier », poursuit le quadragénaire, aujourd’hui chef de tir et titulaire des formations requises.
Des sorties festives
Les normes de sécurité sont strictes. Une extrême rigueur est de mise pour manipuler des bombes pleines de poudre. Un chronomètre et un plan de lancement précis guident les opérateurs placés devant leurs valises de tir. « Que d’adrénaline, dit-il. Les préparatifs sont importants. Nous arrivons dès le matin pour un feu tiré à la nuit tombée, et nous repartons à 2 heures du matin après avoir tout démonté. » Un travail et des qualités insoupçonnées du grand public.
Pris de passion pour cette activité estivale, l’éleveur devient un intermittent du spectacle saisonnier, avec des illuminations programmées chaque week-end de mi-juin à mi-août. L’année 2020, marquée par la Covid-19, a été privée de toute animation pyrotechnique. En temps normal, l’équipe d’artificiers creusois, composée d’une quinzaine de personnes employées à la journée par la société familiale Auterie Artifices à Payzac, en Dordogne, se partage les déplacements. Six feux d’artifice sont tirés le soir du 14 juillet. Guéret, Dontreix, Chénérailles, Saint-Vaury comptent parmi les sites réguliers. Des mariages conduisent ces spécialistes également hors de leur département. La célébration, en 2014, des cent cinquante ans du viaduc de Busseau-sur-Creuse reste un temps fort dans les souvenirs de ces « peintres du ciel ». Tout comme les feux installés sur le clocher de l’église d’Auzances, ou en haut de la tour médiévale de Sermur.
« Il ne faut pas avoir peur, ni craindre le vertige. La satisfaction des spectateurs dont nous entendons les applaudissements et leurs cris de joie sont notre récompense. Nous sommes ensuite invités à boire un verre avec le public et les organisateurs. Ces ambiances festives me plaisent beaucoup. C’est l’occasion de sortir de l’exploitation et de ne pas parler que d’agriculture », souligne l’éleveur, pourtant passionné par son métier.
« Nous profitons des compétences de la société Ruggieri qui fabrique les explosifs et conçoit les spectacles. Cette entreprise familiale a fait ses preuves en Europe. Le feu d’artifice naît d’une alchimie unique en son genre », ajoute Samuel Bry, souvent accompagné par sa fille aînée Camille, âgée de dix-huit ans.
Monique Roque Marmeys
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