Rencontre Ces Réunionnais ont quitté leur île pour vivre en Vendée

Julie et Jonathane Gonthier ont tous deux grandi à l’île de la Réunion. Si pour beaucoup, cet endroit évoque les vacances, le soleil, la douceur de l’océan Indien et les grands espaces de randonnées, le couple souligne que la situation des habitants n’est pas facile. « Le climat ne fait pas tout, insiste Jonathane. Là-bas, la vie est chère, et pour les jeunes, il est souvent compliqué de trouver du travail. En 2004, à 22 ans, j’ai décidé de suivre une formation dans l’agroalimentaire. » Il débute ses cours à la Réunion, puis l’apprentissage le mène à Bressuire, en Deux-Sèvres, où il vit en internat.

Après l’obtention de son diplôme, le jeune homme trouve rapidement un premier emploi sur place et sa femme Julie le rejoint pour s’établir. « Nous ne connaissions personne au départ, ajoute-t-elle, mais nous nous sommes rapidement créé un cercle d’amis, notamment par le club de foot où jouait mon mari. Les gens étaient vraiment chaleureux et nous avons reçu un très bon accueil. » La famille s’agrandit rapidement avec l’arrivée de Marie-Johanna, puis d’Inès.

Un métier plus indépendant

Les conjoints sont alors salariés, mais ils rêvent d’indépendance. Ils rencontrent des producteurs d’œufs de canes et s’intéressent à l’élevage. Devenir agriculteur devient leur nouvel objectif. En 2013, ils ont l’opportunité de reprendre l’atelier d’un éleveur de canards en Vendée, dans le département voisin. Ne possédant pas les diplômes nécessaires, ils sont contraints de renoncer aux aides à l’installation. Ils déménagent une nouvelle fois. La ferme est située à Chavagnes-Les-Redoux, au cœur du bocage vendéen, à une quarantaine de kilomètres seulement de Bressuire. Là encore, leur convivialité, leur implication dans le sport et au sein de l’école de leur nouvelle commune leur permettent rapidement de s’intégrer. « Professionnellement, les premières années se sont bien passées, mais la grippe aviaire a compliqué les choses. Les commandes d’œufs de reproduction ont diminué », déplore Jonathane. Cependant, même si cela reste difficile, le couple espère une amélioration. Dans le cas contraire, ils envisagent une diversification, mais toujours en Vendée, « car notre vie est désormais ici », confient-ils.

Depuis est né Samuel en 2017. Leur petit garçon n’a pas encore eu l’occasion de découvrir la Réunion. « Nous n’y sommes pas retournés depuis la reprise du bâtiment, commente sa maman. Pour le moment, nous devons faire des choix. Nos familles habitent à 9 000 km de chez nous. C’est parfois un peu dur de vivre la distance, mais notre cadre de vie à la campagne nous plaît. Ici, nous sommes heureux d’avoir fait la connaissance de tas de gens. » Denis Lehé

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