Pomme de terre : les questions à se poser avant de se lancer
Avant de créer un nouvel atelier « pomme de terre » sur sa ferme, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre appelle notamment les producteurs à s’interroger sur leur environnement économique, la disponibilité en main-d’œuvre ou encore la sécurisation des contrats.
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Dans un contexte de marché porteur sur le long terme pour la pomme de terre, de nombreux agriculteurs se posent la question d’introduire la culture dans leur assolement.
« Les producteurs doivent se former aux marchés et à la technique », a alerté Alain Dequeker, secrétaire général de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), lors de l’assemblée générale de l’Union le 4 février 2025. « Les pommes de terre, ce ne sont pas des betteraves », illustre-t-il, jugeant que la production de pommes de terre est « beaucoup plus compliquée » et que « trop de producteurs l’apprennent à leurs dépens ».
Sol, financement, main-d’œuvre, contrats…
Il appelle les producteurs intéressés à se poser les questions suivantes avant de se lancer :
- Ai-je les conditions pédoclimatiques adaptées ? Alain Dequeker appuie notamment sur le sol, qui doit être « suffisamment profond, de bonne qualité, bien entretenu, sans cailloux… »
- Mon environnement économique me le permet-il ? « Aujourd’hui, les investissements se font sur 20 ans. Le moindre bâtiment c’est un million d’euros », chiffre-t-il.
- Faut-il investir seul ou en commun ? Qui va planter mes pommes de terre, et qui va les arracher ? Il signale : « il y a des entreprises agricoles qui arrêtent après deux années extrêmement compliquées au niveau des arrachages, avec parfois des litiges à la clé ».
- Est-ce que j’ai les ressources humaines ? « On sait que c’est un problème pour tout le monde, et pas uniquement pour l’agriculture », souligne Alain Dequeker. Les contraintes liées à la production de pomme de terre peuvent être fortes, notamment en période de traitements phytosanitaires qui doivent être déclenchés au bon moment.
- Est-ce que je dois contracter ma production ou la vendre sur le marché libre ? Et si contrat il y a, comment et avec qui ? Et « me protègent-ils ? », appuie Alain Dequeker. Il juge que certains d’entre eux « peuvent mettre dans des difficultés énormes » car les rendements de la culture varient fortement. « Et qui va me représenter auprès de mon acheteur pour régler les problèmes qu’il peut y avoir ? »
+ 1 % de production représente -5,3 % sur les prix
« Il ne faut pas s’emballer, a estimé Alain Dequeker. Il faut accompagner le marché mais ne surtout pas le devancer, sinon la sanction du prix sera immédiate. » L’UNPT porte ce message depuis plusieurs mois déjà.
Philippe Bureau, président du cabinet Idari qui accompagne la filière, a étudié la formation des prix de la pomme de terre. En moyenne entre 2000 et 2017, « 1 % de production en plus en France, c’est -5,3 % sur les prix », a-t-il chiffré lors de l’assemblée générale. Et au contraire, -1 % de production a entraîné en moyenne une hausse de 5,7 % des prix.
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