Attention à ne pas trop planter de pommes de terre en 2025
Alors que la campagne de 2025 se profile déjà, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre lance « un appel à la prudence et à la réflexion stratégique ».
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« La récente hausse de plus de 7 % des surfaces de pommes de terre de conservation en 2024 témoigne de l’attrait grandissant pour notre filière, fruit d’un travail de développement mené depuis des années et qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’ensemble des producteurs, rappelle l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre) dans un communiqué du 15 octobre 2024. Cependant, cette expansion rapide, en France comme en Europe, nécessite une vigilance particulière pour préserver l’équilibre de notre filière sur tous les débouchés (frais, industrie, fécule). »
« Les annonces encourageantes d’ouverture d’usines de transformation en France, prévoyant une demande supplémentaire de plus de 40 000 hectares… à l’horizon de 2030, sont effectivement prometteuses. Néanmoins, il est important de rappeler clairement que ces infrastructures ne sont pas encore toutes opérationnelles ou même construites », insiste l’UNPT.
Avoir une trésorerie saine
Et d’ajouter : « Face aux défis actuels du marché des céréales et des problèmes économiques rencontrés par le monde agricole, nombreux sont ceux qui envisagent la pomme de terre comme une alternative économique viable. » Si ces initiatives de diversification sont soutenues par l’Union, cette dernière souligne « fermement l’importance d’une approche réfléchie et préparée pour se lancer ».
La pomme de terre exige en effet « une trésorerie saine et solide, des investissements très conséquents, une maîtrise technique assurée et une capacité de stockage en froid dirigé pour gérer les volumes et éviter des ventes en bout de champ en dessous des coûts de production. » En outre, les aléas climatiques de plus en plus extrêmes ont un impact majeur sur sa rentabilité, comme en 2022 à la suite de la terrible sécheresse ou en 2023 avec un excès d’humidité et des parcelles non récoltées.
Possible offre excédentaire
Ainsi, l’UNPT considère que la hausse des surfaces, sans une demande immédiate correspondante, pourrait dès la prochaine campagne « entraîner une offre excédentaire, avec des conséquences directes sur les prix et la stabilité du marché pour plusieurs campagnes ». Une situation qui « mettrait en péril la rentabilité financière de nombreuses exploitations “patatières”, nouvelles comme bien installées. »
« C’est ici que la gestion collective et la structuration des filières jouent un rôle fondamental. L’organisation des producteurs permet non seulement de sécuriser collectivement le cadre de production avec les transformateurs, veiller à l’application des sécurités contractuelles négociées en interprofession, mais aussi de mieux ajuster les volumes produits en fonction des besoins réels du marché », fait savoir le syndicat.
L’UNPT adresse en particulier ce message aux producteurs livrant les usines de frites belges récemment implantées en France et qui n’ont pas encore de groupements associés. « En vous organisant en groupements, vous protégerez à la fois vos revenus et la stabilité globale de la filière », constate cette dernière.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :