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Protection des cultures Mildiou de la pomme de terre : les impacts de la lutte alternative

Arvalis a évalué plusieurs leviers de protection sur des aspects techniques, économiques et environnementaux.

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La protection intégrée des cultures, en privilégiant les techniques alternatives, vise à réduire l’emploi des phytos. Au-delà des résultats au champ, quel est l’impact global de ces leviers sur son système ?

C’est sur cette question qu’Arvalis a planché, en 2019 et 2020, dans le cadre du projet Compot (1), avec l’exemple de la lutte contre le mildiou de la pomme de terre. Plusieurs solutions de protection ont été testées :

- L’utilisation d’un outil d’aide à la décision (de type Mileos) permettant le suivi du risque d’infestation du mildiou et l’ajustement des traitements fongicides selon les préconisations ;

- La plantation d’une variété de pomme de terre plus résistante au mildiou (magnum, qui a une note de résistance de 6, au lieu de bintje dans la référence, qui a une note de 3) ;

- Le recours à des produits de biocontrôle en association de certains traitements (trois interventions avec le fongicide Pygmalion) ;

- La combinaison de ces trois leviers. Leur performance est ensuite évaluée grâce à Systerre (lire l’encadré). L’outil les compare à un itinéraire de référence représentatif des pratiques du secteur, dans les Hauts-de-France, qui compte 13 fongicides, avec 7 substances actives différentes. « Les années 2019 et 2020 ont été sèches et chaudes et, donc, relativement faciles pour le mildiou », précise l’Institut du végétal.

Réduction des IFT

L’IFT (indicateur de fréquence de traitement) de l’itinéraire de référence s’élève à 16,4 (dont 13 de fongicides). « Tous les scénarios alternatifs testés entraînent une réduction notable des IFT, indique Coraline Dessienne, ingénieure chez Arvalis. La combinaison des trois leviers a le plus d’effet, avec une baisse de 70 % de l’IFT fongicide. »

Par ailleurs, le temps d’activité mécanisée sur la parcelle (référence à 12,2 heures) diminue, quant à lui, légèrement avec les différents leviers. « On réduit plus ou moins le nombre d’interventions, mais ce n’est pas ce qui prend le plus de temps, comparé au labour par exemple », poursuit l’ingénieure.

Meilleures marges

« Les charges en intrants varient selon les scénarios, souligne la technicienne. On observe une diminution du coût en fongicides, proportionnelle au nombre d’interventions maintenues. Le coût de la variété résistante magnum, plus élevé que bintje, entraîne au contraire une hausse des charges. »

La marge nette avec aides (référence à 2 435 €/ha) se maintient avec l’utilisation du biocontrôle. Elle progresse avec les autres leviers, en lien avec la moindre charge en intrants, jusqu’à 26 % lorsque les trois sont combinés.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) varient peu avec les changements de pratiques. « On comptabilise les émissions directes au champ, liées à l’application d’engrais azotés, la dénitrification, la combustion de carburants, et indirectes, liées à la fabrication et au transport des engrais, du matériel agricole, etc., explique Coraline Dessienne. Ce résultat est prévisible, car la fertilisation est le poste qui pèse le plus dans les émissions de GES, et elle ne change pas dans nos scénarios. »

Justine Papin

(1) Combinaison de leviers pour la protection de la pomme de terre, un projet Casdar en partenariat avec la Fredon Hauts-de-France.

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