L’UNPT s’inquiète de mesures « radicales » sur les captages
L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) appelle à un diagnostic rigoureux pour l’identification des captages sensibles, tenant compte des situations socio-économiques, afin d’éviter de mettre des producteurs de pommes de terre sur la paille.
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Dans une lettre adressée à la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher le 8 avril 2025, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) fait part de son inquiétude vis-à-vis de la feuille de route engagée par le gouvernement pour améliorer la qualité de l’eau potable.
Selon le syndicat spécialisé, 25 000 ha de surfaces affectées à la culture de pommes de terre seraient dans des zones de captage. Il s’inquiète donc d’éventuelles nouvelles contraintes sur tout ou partie de ces surfaces, en particulier si l’identification des 3 000 captages sensibles se fait sans « analyse technique approfondie » ni « distinction fine des situations locales ».
Un diagnostic rigoureux
L’UNPT craint notamment la prise en compte des pollutions historiques, dues à des molécules aujourd’hui interdites, dans les critères de décision. « Dans les Hauts-de-France, on retrouve notamment des molécules utilisées en betteraves et un peu en pommes de terre, comme la chloridazone ou le chlorothalonil. Il apparaît […] problématique que ces données historiques puissent justifier des mesures radicales […]. Les erreurs du passé ne peuvent pas déterminer les réglementations actuelles, et les agriculteurs n’ont pas à payer ces erreurs », clame l’UNPT.
Le syndicat insiste donc pour que l’identification des captages sensibles se fasse à l’aide d’un « diagnostic rigoureux et multidimensionnel », intégrant notamment les pratiques culturales actuelles et prenant en compte les « efforts avérés de transition agroécologique engagés depuis des années ».
Contribution technique
« Il faut aussi tenir compte des situations socio-économiques individuelles : les contraintes qui pourraient être imposées, notamment l’obligation de mettre des cultures à bas niveaux d’intrants dans les aires d’alimentation de captage, pourraient mettre des exploitations sur la paille », alerte encore l’UNPT. L’organisation explique à ce titre que la production de pommes de terre implique des investissements lourds pour les producteurs, avec un amortissement sur 10 à 15 ans. « Ils ne peuvent pas se permettre de ne pas faire de pommes de terre une année. »
Enfin, l’UNPT appelle à ce que la concertation entre les acteurs professionnels agricoles et les services de l’État soit placée au cœur du processus. « Nous demandons que notre contribution technique soit prise en compte dans le groupe national captage, au travers de la FNSEA notamment. »
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