Le ministère de la Santé a publié le 23 décembre 2024 le bilan de la qualité de l’eau au robinet en France pour 2023. Cette dernière fait en effet l’objet d’un suivi sanitaire régulier, de façon à en garantir sa qualité pour la population.
« La qualité de l’eau du robinet est évaluée par rapport à des limites et des références de qualité fixées par la réglementation pour une soixantaine de paramètres (bactériologiques, physico-chimiques et radiologiques), précise le ministère. La fréquence du contrôle sanitaire varie selon le volume d’eau distribué par les installations de production et du nombre de personnes alimentées par le réseau de distribution. »
Il ajoute : « en 2023, le programme du contrôle sanitaire réalisé au niveau des captages, des stations de production d’eau potable et au robinet du consommateur se traduit, France entière, par la réalisation de plus de 324 850 prélèvements d’échantillons d’eau conduisant au recueil de plus de 17,3 millions de résultats analytiques (ordre de grandeur retrouvé chaque année) ».
7 situations de restrictions en 2023
Au sujet de la qualité des eaux distribuées vis-à-vis des pesticides et métabolites, on apprend que 74,7 % de la population a été alimentée en permanence par de l’eau respectant les limites de qualité réglementaires pour les pesticides et métabolites. Ce pourcentage atteignait 84,6 % en 2022 et 82,6 % en 2021.
« Pour la quasi-totalité de la population alimentée par une eau non conforme, les dépassements des limites de qualité ont été limités en concentration et/ou dans le temps, ne nécessitant pas une restriction de l’usage de l’eau du robinet pour la boisson », indique le rapport, précisant toutefois que sept situations ont nécessité des restrictions d’usage en 2023.
En 2023, trois principales molécules sont à l’origine des dépassements de la limite de qualité ou de valeurs sanitaires et de non-conformités. Il s’agit du métabolite R471811 du chlorothalonil, et des métabolites de la chloridazone (chloridazone désphényl et chloridazone méthyl désphényl) dont la recherche s’est généralisée en 2023.
« L’amélioration de la surveillance a permis de mettre en évidence des molécules probablement présentes dans les eaux depuis de nombreuses années », appuie le ministère.
Nouveau classement
Pour le métabolite R471811 du chlorothalonil, il convient toutefois de noter qu’à la suite d’une nouvelle expertise de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en avril 2024, tenant compte des dernières connaissances scientifiques, ce métabolite n’est plus considéré comme pertinent. « Avec ce nouveau classement, ce métabolite ne serait plus à l’origine de ces non-conformités. La population en situation de conformité serait alors de 82,3 % soit une situation pratiquement inchangée par rapport à 2022 », fait savoir le rapport.
99,5 % de l’eau conforme pour les nitrates
Le rapport sur la qualité des eaux distribuées vis-à-vis des nitrates montre par ailleurs que 99,5 % de la population a été alimentée par une eau dont la qualité respectait en permanence la limite de qualité de 50 mg/l fixée par la réglementation pour les nitrates. « Ce résultat réaugmente légèrement par rapport à l’année dernière », analyse le rapport.
Il complète : « Pour 60,8 % de la population, la concentration maximale en nitrates dans l’eau du robinet était inférieure à 25 mg/l. » « Environ 340 000 habitants (0,5 %) ont été alimentés en 2023 par une eau au moins une fois non-conforme, ayant pu conduire à une restriction temporaire de l’usage de l’eau du robinet pour la boisson, pour les nourrissons et les femmes enceintes », rapporte le ministère.