L’intelligence artificielle pour identifier les abeilles exposées aux pesticides
Des chercheurs ont créé un outil de toxicovigilance intégrant de l’intelligence artificielle pour surveiller en temps réel l’exposition des abeilles mellifères aux pesticides.
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Ce n’est un secret pour personne, les intelligences artificielles (IA) sont de plus en plus présentes dans notre quotidien. Elles s’étendent désormais aux ruches et aux abeilles. En utilisant un compteur optique et un modèle d’intelligence artificielle, des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et de l’université de Mexico ont élaboré une méthode permettant la surveillance de l’exposition des abeilles mellifères aux pesticides neurotoxiques.
C’est la nouvelle rapportée le 20 septembre 2024 par le ministère de l’Agriculture au sujet d’un article publié en juillet 2024 dans la revue Ecological Informatics. Au total, 2 092 enregistrements de vol de 1 107 abeilles témoins et 1 689 abeilles exposées aux pesticides ont été analysés par les équipes de recherche. La précision de classification du modèle atteindrait 99 %, avec une collecte de 25 jours de données d’activité, selon un communiqué diffusé par l’Inrae le 11 juillet dernier.
Une réponse à des enjeux
L’exposition régulière aux pesticides chimiques dans l’environnement affecte les comportements des abeilles et leur santé, pouvant conduire à la perte de colonies. Un des enjeux majeurs pour l’apiculture et l’agriculture est d’évaluer l’impact de ces molécules sur les pollinisateurs grâce à des dispositifs placés à l’entrée des ruches. À l’aide de puces RFID (identification par radiofréquence) ou d'étiquettes à code QR fixées sur le thorax des abeilles, les chercheurs ont analysé les données d’activités de vol des abeilles mellifères. Des expositions sublétales (qui n’entraînent pas de mortalité chez l’abeille) à plusieurs pesticides neurotoxiques réduisent en moyenne de 25 % l’activité de vol quotidienne.
Sur la base de cet indicateur, « les résultats obtenus ont permis de classer les performances de vol et déterminer ainsi, en fonction du nombre de vols et du temps passé hors de la ruche à chercher de la nourriture, si les abeilles avaient été exposées ou non à des pesticides chimiques », décrit l’Inrae. La technologie doit cependant être encore testée sur le terrain avant d’être définitivement adoptée. « Elle pourrait potentiellement fournir des données en temps réel pour l’évaluation des risques liés aux pesticides chez les abeilles mellifères », avance l’institut de recherche.
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