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L’agriculture de précision pourrait conditionner l’usage de certains phytos

Julien Durand-Réville, responsable de l'agronomie digitale chez Phytéis, estime qu'à l'échelle européenne, plusieurs éléments vont dans le sens d’une prise en compte de l’agriculture de précision dans les futures homologations.

À moyen terme, certains produits phytosanitaires pourraient n’être autorisés que sous certaines conditions d’utilisation de précision, pour réduire les risques associés. Plusieurs indices vont dans ce sens à l’échelle européenne.

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D’après un sondage Phytéis/ADquation réalisé en 2024 (1), 75 % des agriculteurs estiment que la piste d’une utilisation de certains produits phytosanitaires conditionnée à une application précise et localisée mérite d’être creusée. Cela pourrait par exemple passer par l’utilisation d’un pulvérisateur de précision équipé de RTK et/ou de caméras de détection pour piloter la fermeture automatique de buses.

Future prise en compte

« C’est une piste intéressante », estime Julien Durand-Réville, responsable de l'agronomie digitale chez Phytéis, qui représente les principaux fabricants de produits phyto en France. Lors d’un point fait à la presse le 26 mars 2025, il indique qu’actuellement, « il y a quelques indices » qui vont dans le sens d’une future prise en compte de l’agriculture de précision dans les futures homologations.

Il mentionne la publication par la Commission européenne, en mai 2024, d’un document-guide regroupant les méthodes de mitigation du risque (buses antidérive, équipements de protection individuel…). Ce recueil permet de valider à l’échelle de l’Union les leviers qui permettent de réduire l’exposition et les risques liés aux produits pharmaceutiques, « dont l’agriculture de précision », précise-t-il.

Groupe de travail européen

Ensuite, la révision en cours du règlement sur les étiquetages des produits phyto. Dans la version actuellement en discussion, un certain nombre de « phrases génériques » mentionnent par exemple les buses qui réduisent la dérive de X %. « Ce sont des éléments de cadre qui vont rendre plus facilement possible cette typologie de réflexion de conditionnalité », indique Julien Durand-Réville.

Et enfin, le groupe de travail Eufap, pour « European precision application task force » (« groupe de travail européen sur les applications de précision ») a été lancée en juin 2023. Les parties prenantes (autorités, scientifiques, experts de la protection des plantes…) « sont en train de réfléchir sur comment l’agriculture de précision pourrait être intégré dans des réflexions d’évaluation de produits », explique-t-il.

(1) L’étude « L’agronomie digitale : le regard et les attentes des prescripteurs et utilisateurs » (Phytéis/ADquation) a été menée 2024 en deux volets. L’un qualitatif, et l’autre quantitatif, sur un échantillon représentatif des agriculteurs français ayant au moins 50 ha de terres labourables.

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