Un énième rapport sur la présence de résidus phyto dans les aliments

Sur la base des résultats du plan officiel de surveillance des résidus de pesticides dans les aliments vendus en France de 2022, Générations Futures a publié, le mardi 17 décembre 2024, un nouveau rapport sur la fréquence de détection de résidus de pesticides dans des aliments végétaux non bio et également leurs fréquences de détection en fonction de leurs classes de danger.

« Il s’agit d’une étude permettant d’apporter des indications concernant l’exposition des consommateurs aux pesticides via l’alimentation. En aucun cas, ce rapport ne prétend évaluer le risque éventuellement posé par ces résidus », précise l’association environnementale.

137 molécules

Sans surprise, l’ONG communique sur des résidus retrouvés dans les aliments, avec 62 % qui présentent au moins un résidu de pesticide. Parmi les 1 996 échantillons, 35 types d’aliments ont été étudiés dans le cadre de ce rapport et 137 substances actives différentes ont été détectées. « Les fruits contiennent plus fréquemment au moins un résidu de pesticide détecté (80 % des échantillons) que les légumes (48 %) ou les céréales (56 %) », complète l’association. Et de préciser : « En particulier 100 % des cerises, 98 % des raisins et 97 % des clémentines/mandarines contiennent au moins un résidu de pesticide détecté. »

Parmi les résidus de molécules retrouvés, sont aussi présentes des substances cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques (CMR), des perturbateurs endocriniens (PE) ou des PFAS (alkyls perfluorés et polyfluorés, appelés aussi polluants éternels).

Peu de dépassements de LMR

Toutefois, l’ONG ne parle de dépassement de LMR (limites maximales en résidus) que pour les fruits de la passion (15 %), les olives prêtes à consommer (13 %) et le riz (11 %), ajoutant même que « pour les autres aliments, les dépassements de LMR sont peu fréquents ».

Générations Futures précise que les fruits de la passion concernés « proviennent du Vietnam et de la Colombie avec des dépassements notamment pour plusieurs substances actives (diméthomorphe, imazalil, cyperméthrine, thiabendazole) ». « Les olives proviennent d’origines diverses et c’est principalement le chlorpyriphos qui est retrouvé en dépassement », informe-t-elle.

Les échantillons de riz problématiques proviennent, quant à eux, « essentiellement du Bangladesh et ce sont principalement des résidus de tricyclazole et de chlorpyriphos qui dépassent les LMR » (toutes deux non approuvées en France).

D’ailleurs, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a présenté en avril 2024 ses conclusions sur l’analyse de résidus de pesticides de 110 829 échantillons de produits alimentaires dans l’Union européenne en 2022, avec 96,3 % des échantillons alimentaires respectant les limites.

Soutenir le bio

En conséquence, Générations Futures demande que le nouveau gouvernement mette en place des mesures de soutien fortes à la consommation d’aliments bio (et notamment en restauration collective) et encourage fortement le développement de l’agriculture biologique.

« Nous demandons également au nouveau gouvernement de relancer réellement le plan Ecophyto et l’ambition de réduction forte de l’usage des pesticides en agriculture en revenant sur le changement d’indicateur et en fixant des objectifs de réduction contraignants », estime l’ONG.

« Il y a urgence de cesser les exportations de substances actives dangereuses interdites en France et en Europe que l’on va ensuite retrouver sous forme de résidus dans des produits alimentaires importés… et d’activer systématiquement les clauses miroirs dans les accords commerciaux internationaux », conclut-elle.