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Phytos : un indicateur de risque a baissé de 38 % en dix ans

La Commission européenne a mis à jour le 30 août 2023 deux indicateurs de risque liés aux produits phytosanitaires.

Le HRI-1, indicateur qui estime le risque associé aux phytos vendus à l’échelle européenne, montre une baisse de 38 % entre la moyenne de 2011-2013 et 2021. Contesté par les ONG, c’est cet indice qui permettra de suivre les politiques européennes en matière de produits phytosanitaires.

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Comme l’année précédente, la Commission européenne parle de « progrès continus dans la réduction des risques » liés aux produits phytosanitaires. L'Institution a publié le 30 août 2023 les deux indicateurs de risque harmonisés (HRI) concernant les produits phytosanitaires à l’échelle européenne pour l’année 2021. Selon elle, les résultats « soutiennent la réalisation des objectifs de réduction des pesticides de la [stratégie] “De la ferme à la fourchette” ».

1. Le risque associé aux produits vendus

L’indicateur de risque harmonisé 1 (HRI-1) estime les risques associés aux produits vendus. Il « montre une réduction de 38 % du risque pour la santé humaine et l’environnement lié aux pesticides dans l’Union européenne » entre la moyenne de 2011-2013 et 2021, indique la Commission européenne. Par rapport à 2020, il affiche une baisse de 6 points de pourcentage.

Évolution du premier indicateur de risque harmonisé (HRI 1) entre 2011 et 2021, pour l’Union européenne. Base 100 : moyenne des trois premières années de suivi (2011-2013). ( ©  Commission européenne)

Le HRI-1 « est calculé en multipliant les quantités de substances actives mises sur le marché dans les produits phytopharmaceutiques par un facteur de pondération », rappelle la Commission. Les produits sont classés en quatre catégories.

Pour évaluer la mise en œuvre des politiques européennes, la Commission européenne entend utiliser le HRI-1, un choix qui divise. Pour Phyteis, cet indicateur est « plus pertinent que le Nodu » (nombre de doses unités) utilisé pour le suivi du plan Ecophyto. L'organisation estime que le HRI-1 doit être croisé « avec les conditions agronomiques pour plus de pertinence ».

Générations futures juge pour sa part que le HRI-1 « fournit des évaluations absurdement incorrectes », étant basé sur les quantités vendues et non les surfaces traitées. Dans un communiqué publié le 31 août 2023, le réseau d’ONG PAN Europe dénonce une « communication trompeuse » de la Commission, et « réclame à nouveau » une révision des indicateurs.

2. Le risque associé aux dérogations d’urgences

L’indicateur de risque harmonisé 2 (HRI-2) entend refléter le risque associé aux autorisations d’urgence. Il montre une hausse de 41 % entre la moyenne de 2011-2013 et 2021. Par rapport à 2020, il affiche une baisse de 3 points de pourcentage.

Comme pour les données de 2020, la Commission européenne se dit « préoccupée par le nombre croissant d’autorisations d’urgence accordées par les États membres », et indique les surveiller « de près ». Elle cite par exemple les dérogations accordées par plusieurs États membres pour l’usage des néonicotinoïdes sous conditions.

Évolution du deuxième indicateur de risque harmonisé (HRI 2) entre 2011 et 2021, pour l’Union européenne. Base 100 : moyenne des trois premières années de suivi (2011-2013). ( ©  Commission européenne)

Le HRI-2 est calculé en pondérant le nombre de dérogations par un facteur de risque défini selon l’une des quatre catégories de produits. Cet indicateur devrait évoluer à l’occasion du nouveau règlement encadrant l’usage des produits phytosanitaires (SUR) en cours de préparation. Il intégrera de nouvelles données, les États membres étant désormais dans l’obligation de déclarer les superficies traitées.

Le développement d’autres indicateurs est également envisagé pour suivre certaines spécificités. Ils pourraient « s’appuyer sur l’agriculture biologique, la certification des connaissances acquises par les utilisateurs professionnels et l’inspection des équipements d’application des pesticides », indique la Commission.

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