Blé dur Limiter les risques de phytotoxicité en blé dur
La céréale est très sensible aux herbicides, notamment racinaires antigraminées. Les solutions sont plus restreintes que sur blé tendre.
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En complément de la lutte agronomique, essentielle pour restreindre les populations d’adventices (lire l’encadré ci-contre), les programmes herbicides sur blé dur doivent prendre en compte le niveau d’infestation en graminées et la présence ou non de résistances (lire l’encadré ci-dessous). « Les adventices qui posent le plus de soucis sont le ray-grass dans le Sud et le Centre, de même que le vulpin dans le Centre également », précise Ludovic Bonin, spécialiste du désherbage chez Arvalis.
« Le blé dur est davantage sensible aux herbicides et dispose d’une gamme de solutions antigraminées plus restreinte que sur blé tendre, ajoute l’institut du végétal. Il faudra trouver un compromis entre le risque d’une légère phytotoxicité et la forte concurrence exercée par les mauvaises herbes. »
Des doses moindres
Certaines spécialités sont homologuées à des doses inférieures. C’est le cas d’Axial Pratic (0,9 l/ha contre 1,2 l/ha en blé tendre) ou encore de Défi, limité à 3 l/ha (5 l/ha). Autres exemples de réduction des doses autorisées : les spécialités à base de flufénacet, désormais proposées par les firmes sur blé dur.
Afin de réduire les cas de phytotoxicité, il est recommandé pour les substances actives à sélectivité de position, telles que la pendiméthaline, le flufénacet ou le prosulfocarbe, de soigner la profondeur de semis. Il faudra aussi éviter d’agir juste avant de fortes précipitations, notamment sur les sols très filtrants (sableux, limoneux…). De plus, concernant les substances comme le chlortoluron, le prosulfocarbe et le flufénacet, il ne faut pas intervenir lors de trop fortes amplitudes thermiques ou des températures trop basses (inférieures à - 3 °C).
L’utilisation de substances actives de printemps (sulfonylurées, Fops, Dens) peut aboutir à des problèmes de sélectivité. Arvalis précise qu’ils se produisent souvent en conditions poussantes suivies d’une chute brutale des températures. Cependant, ces antigraminées foliaires s’avèrent parfois trop agressifs lorsqu’ils sont accompagnés d’adjuvants. C’est pourquoi, il n’est pas conseillé d’employer Actimum (sulfate d’ammonium) avec certains herbicides comme Atlantis Pro. En revanche, les produits formulés avec le safeneur restent plus sélectifs.
« Il existe également des cas de phytotoxicité avec les mélanges de produits, notamment racinaires, ajoute Matthieu Killmayer, animateur filière blé dur chez Arvalis. On préférera donc fractionner, tout en suivant de près le blé dur après chaque intervention. »
Céline Fricotté
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