Biocides et antiparasitaires : être cons Biocides et antiparasitaires : être conscient des risques
L’exposition des éleveurs aux pesticides ne se limite pas aux phytosanitaires mais englobe également les traitements des animaux et des bâtiments.
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Dans un avis publié en 2016, fruit d’une expertise de quatre ans, l’Anses constate l’insuffisance des informations relatives aux dangers et aux consignes de sécurité liées à l’usage des biocides et des médicaments vétérinaires. « Lors de nos enquêtes, le danger représenté par ces catégories de pesticides n’était pas spontanément une préoccupation pour les éleveurs et leurs conseillers, rapporte Catherine Laurent, de l’Inra, qui a présidé le groupe d’experts. Pourtant, après discussion, tous réalisent qu’ils devraient être aussi vigilants que pour les phytosanitaires. » De plus, « les informations sont difficilement accessibles, issues d’une multitude de sources et parfois contradictoires », souligne-t-elle. L’Anses remarque qu’« aucune organisation en France n’est en charge de produire les données relatives aux expositions aux pesticides des travailleurs de l’agriculture. » Et d’ajouter que « ces données sont pour certaines produites par des organismes non indépendants, c’est-à-dire ayant un intérêt économique à la vente de pesticides. »
« Il y a même une part de désinformation dans le choix de certaines photos illustrant les fiches techniques d’utilisation des produits, estime Catherine Laurent. C’est le cas pour un produit de désinfection des bâtiments à base de formaldéhyde, dont la photo montre un travailleur équipé d’une combinaison mais sans gants, sans masque et sans lunettes. » L’Anses recommande donc « d’interdire et sanctionner la diffusion d’informations visant à minimiser de façon trompeuse les dangers des produits. »
Changer de logique
L’Anses propose deux changements. Le premier consiste à mieux inclure des objectifs de protection des travailleurs dans les politiques d’usage des pesticides. En effet, « la réduction du recours aux pesticides en France est le plus souvent raisonnée dans une perspective environnementale, ce qui favorise la mise en œuvre de stratégies pouvant avoir des effets négatifs sur l’exposition des personnes. » La multiplication des traitements à faible dose qui augmente le nombre de manipulations, ou la substitution d’un produit dangereux pour le milieu par un produit moins impactant pour l’environnement mais plus nocif pour l’homme, sont ainsi cités en exemple. La seconde recommandation est de considérer les EPI « comme le dernier recours, après toutes les autres mesures de prévention. » La suppression ou la substitution des produits ou procédés dangereux par d’autres qui le sont moins est la mesure prioritaire.
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