Indépendance énergétique « Les trackers solaires couvrent un tiers de nos besoins en électricité »
La SCEA de l’Épine produit du lait (737 000 l), des volailles (3 000 m² de poulaillers standard) et de l’énergie. Il y a un an, ses associés, Audrey et Pierre Besançon, ont investi dans deux trackers photovoltaïques.
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Chez Audrey et Pierre Besançon, associés au sein de la SCEA de l’Épine, à Saint-Berthevin en Mayenne, l’indépendance énergétique est basée sur des décisions et du concret.
Après la mise en place d’un méthaniseur et de panneaux photovoltaïques fixes, le couple d’agriculteurs vient d’investir dans deux trackers solaires. L’équipement, positionné à l’entrée de l’exploitation, sur une zone engazonnée, fonctionne depuis le 5 février 2021.
« En douze mois, la production d’électricité a atteint 81 170 kWh, précise Pierre, en sachant que la ferme consomme 230 000 kWh/an, dont 60 000 pour alimenter le robot de traite, 90 000 pour le méthaniseur et 80 000 pour les deux poulaillers (1 500 m² chacun). »
Une performance accrue
Pour ce projet, la SCEA de l’Épine a travaillé avec l’entreprise Okwind, basée à Torcé en Ille-et-Vilaine. Les panneaux photovoltaïques retenus sont « classiques », composés de cellules bifaces qui captent donc le rayonnement direct, diffus et réfléchi. Mais l’originalité du système tient à sa mobilité : perchés en tête de mât, à 7 m de hauteur, les panneaux suivent la course du soleil. Résultat, à surface et puissance égale, ils produisent davantage d’énergie.
Une position de sécurité
« Le gain de surproduction est de l’ordre de 75 %, tous facteurs confondus ! », indique Jérôme Guerois, technico-commercial pour Okwind, qui inclut dans ce chiffre le gain lié à la meilleure ventilation des panneaux.
À la SCEA de l’Épine, les deux trackers couvrent 117 m² chacun. Ils sont orientés nord-sud et pour éviter tout phénomène d’ombrage ils ont été écartés de 37 m. La topographie des lieux fait qu’il y a également un dénivelé (1 à 2 m) entre les deux équipements.
En pratique, l’installation, raccordée au réseau électrique de l’exploitation, fonctionne tant qu’il y a du soleil. La nuit, les panneaux se mettent automatiquement à plat. C’est également le cas lorsque le vent souffle à plus de 50 km/h. « Dans cette configuration, ils continuent à capter le rayonnement solaire mais de façon moindre », détaille Jérôme Guerois.
Peu de tâches d’entretien
Du côté de l’entretien, comme pour une installation fixe, les panneaux sont à nettoyer « tous les deux à trois ans ». Le mât doit être graissé tous les dix-huit mois, chantier que Pierre a programmé l’été prochain, « quand le sol sera portant ». Le nettoyage des panneaux sera, quant à lui, réalisé en 2023.
Revente du surplus d’énergie
Au total, Audrey et Pierre Besançon ont investi 100 000 euros (HT) dans ce projet, soit 50 000 euros par tracker. « Il faut y ajouter un peu de génie civil, de l’ordre de 1 500 euros par dalle chez nous », précise l’exploitant qui a réalisé ces travaux lui-même.
Sur le plan administratif, l’installation d’un tracker relève d’une simple déclaration de travaux. « C’est appréciable », insiste l’agriculteur qui met aussi en avant l’acceptabilité sociale de ce type de projets : « Ils passent plutôt bien. »
Au-delà, la SCEA de l’Épine vient également de souscrire un contrat de revente du surplus d’électricité. L’an dernier, seul 80 % de la production des trackers a pu être valorisée sur l’exploitation. De facto, 20 % ont été perdus.
Anne Mabire
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