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Incident « J’ai frôlé la catastrophe avec ma toiture photovoltaïque »

Pionnier du photovoltaïque agricole, Frédéric Bouché a failli être victime d’un incendie.En cause :un défaut d’étanchéitésur le faîtagede son hangar.

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«Je pourrai enfin dormir tranquille lorsque les travaux seront terminés », soupire Frédéric Bouché, l’œil rivé sur les ouvriers œuvrant à la reconstruction de sa toiture photovoltaïque.

Agriculteur à Ballancourt-sur-Essonne (91), il est devenu une « célébrité locale » grâce à la toiture photovoltaïque de 940 m2 qui équipe son hangar à matériel (lire La France agricole du 30 mai 2008). « À l’origine, le siège de l’exploitation était au cœur du village, se souvient Frédéric Bouché. J’ai décidé de transférer la ferme en bordure de Ballancourt et de financer le nouveau bâtiment avec une toiture photovoltaïque. » Lorsqu’il lance sa démarche au printemps 2008, il essuie les plâtres pour tous les agriculteurs de la moitié nord de la France. « C’était le défilé à la ferme. De nombreux confrères venaient prendre des renseignements. » En l’absence de références sur le sujet, il fait confiance à un fournisseur local. Mais en 2010, c’est la douche froide. « Avec la chute du prix de rachat de l’électricité, mon fournisseur, comme de nombreux autres, a fait faillite. »

Nombreux points de chauffe

Au départ, Frédéric Bouché ne s’inquiète pas, tout fonctionne. Puis récemment, il constate que la paie d’électricité baisse régulièrement. « Ça a fini par m’interpeller et je me suis rendu compte que la production s’était effondrée. J’ai mis du temps à réagir car, pendant longtemps, l’augmentation du prix de rachat de l’électricité a compensé la baisse de production. »

L’exploitant fait alors réaliser une étude thermographique par drone. « Le verdict a été sans appel. De nombreux points de chauffe ont été décelés sous ma toiture. Or, au-delà de 45°, il y a une perte significative de rendement. »

Sans possibilité de se retourner contre l’installateur, Frédéric Bouché décide de faire appel à l’entreprise Placier, spécialisée dans la charpente et disposant d’une division « panneaux solaires ». « Quand le démontage a commencé, nous avons tout de suite compris l’origine du problème, se souvient-il. Le faîtage n’était pas étanche et les oiseaux passaient sous les panneaux pour faire leurs nids. Ces accumulations de paille provoquaient ensuite les échauffements. »

L’agriculteur n’a pas le choix. « Placier doit démonter les 540 panneaux solaires pour remplacer les pièces défectueuses. De même, il faut positionner des boîtiers de protection afin de mettre en sécurité chaque unité et permettre le suivi de la température et de la production à distance. » L’ensemble est effectué par tranche afin de ne pas interrompre la production d’électricité, dont l’exploitation dépend pour rembourser le hangar et l’installation.

Au sol, Frédéric et son fils entassent les chevrons démontés par les charpentiers. Nombre d’entre eux ont brûlé. On mesure rapidement que l’agriculteur n’est pas passé loin de la catastrophe. « Sans le savoir, je risquais de voir le projet d’une vie partir en fumée et, avec lui, tout le matériel entreposé sous le hangar », déplore Frédéric Bouché, encore traumatisé.

Corinne Le Gall

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