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« Pour diluer les coûts, je cherche à produire beaucoup d’agneaux »

Fourrage de qualité, analyse de fourrage, levures et pesée augmentent l'indice de consommation, indique Alain Guilloux.

Alain Guilloux, éleveur ovin viande dans le Tarn, mise sur un pâturage intensif et une forte prolificité de son troupeau pour dégager un revenu suffisant.

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Limiter les charges et accroître la production pour viser un revenu correct : telle est la stratégie d’Alain Guilloux, éleveur de brebis lacaunes à viande à Jouqueviel (Tarn). Avec ses 375 mères, il élève jusqu’à 800 agneaux par an, vendus sous le label rouge Pays d’Oc. Trois périodes de mise bas rythment l’année : août, décembre, et mars ou avril. Installé depuis 27 ans, cet éleveur de 57 ans a peu à peu affiné la conduite de son troupeau.

La prolificité des mères reste son premier objectif. Effet bélier, sélection, insémination artificielle (par Ovi-test) pour le renouvellement, nourriture de qualité… sont autant de leviers mobilisés pour atteindre un taux de prolificité d’au moins 200 % et une productivité avoisinant deux agneaux par unité de main-d’œuvre.

Une fois les agneaux nés, la mortalité se situe autour de 14 %, « contre environ 18 % dans le département », détaille Anne-Julie Métivier, responsable du service ovin de la Maison de l’élevage du Tarn. Et ce malgré une densité importante dans les bâtiments : jusqu’à 500 animaux (180 brebis et 320 agneaux) dans les 660 m² d’une des bergeries. Le soin porté aux agneaux explique ce résultat. « Dès la naissance, je leur administre un antibiotique à action pulmonaire, expliquait l’éleveur lors d’une rencontre organisée par la Maison de l’élevage du Tarn dans le cadre du programme Inn’ovin. Sinon, je sais que j’ai davantage de problèmes respiratoires ou d’arthrites ensuite. »

Surtout, « dès leur naissance, je stimule les agneaux deux fois par jour pendant un mois pour vérifier s’ils se lèvent, s’alimentent bien, et qu’ils n’ont pas la fièvre ». En cas de fièvre, « il s’agit le plus souvent d’une infection pulmonaire, donc je les soigne ».

Vérifier la prise de colostrum

Alain Guilloux regarde avant tout si les nouveau-nés prennent suffisamment de colostrum. « Certains sont parfois peu dégourdis, surtout dans les portées multiples », remarque-t-il. Il les soulève par les pattes avant, et vérifie qu’ils n’ont pas le ventre vide. Si tel est le cas, il les sonde avec du colostrum. Si besoin, « je les mets à la louve, ajoute l’éleveur. Et ceux qui y sont, je vais les nourrir quatre fois par jour. Tout cela prend énormément de temps. Mais c’est ce qui permet de gagner un peu plus d’argent. Quand, le lendemain matin, je vois qu’un agneau va mieux, ça me rend heureux. »

Les agneaux reçoivent également un apport en concentrés, pour environ 70 kg par animal, « ce qui est dans la moyenne, voire un peu plus bas que la moyenne », souligne Anne-Julie Métivier.

En combinant pâturage, foin, céréales autoproduites ou issues d’échanges, et enrubannage des premières coupes de prairie, l’exploitation affiche une autonomie alimentaire intéressante. Selon les années, la charge d’alimentation s’élève entre 106 et 122 euros par effectif moyen présent pour un poids des agneaux supérieur à 18 kg de carcasse. « Il est plus facile de gérer les coûts quand on fait du volume », conclut Alain Guilloux.

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