Réintroduire l’élevage en plaine céréalière
Dans la Marne, Corentin Mance a opté pour un troupeau ovin lors de son installation. Une diversification en cohérence avec le système de sa ferme marnaise.
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Dans les années 1950, la Marne comptait 100 000 moutons, il n’en reste plus que 10 000. Si l’élevage a disparu dans certains secteurs, des agriculteurs n’hésitent pas à le réintroduire. Corentin Mance a sauté le pas en 2020, lors de son installation sur l’exploitation familiale à Normée. « Je souhaitais réintroduire des animaux sur la ferme, explique-t-il. C’est lors du forum des opportunités, organisé par la chambre d’agriculture et la FDSEA, que j’ai eu la possibilité d’échanger avec les organismes d’élevage du département. » Quelques mois plus tard, dix agnelles de la race romane rejoignaient la ferme.
Intérêts multiples
« J’ai opté pour l’élevage ovin pour plusieurs raisons. Tout d’abord, j’ai pu débuter cette nouvelle activité de façon progressive. Ensuite, deux vieux bâtiments de l’exploitation qui ne servaient plus pouvaient accueillir les animaux. Enfin, il est possible de désaisonner les agnelages. Je me suis organisé pour qu’ils interviennent à la fin de novembre ou au début de décembre et en février, lorsque l’activité dans les champs est plus calme », détaille le jeune agriculteur.
Une complémentarité qui se retrouve aussi dans l’auge des moutons. « L’orge et la luzerne que nous produisons convient très bien dans la ration. » Le troupeau compte aujourd’hui 90 mères. L’exploitation se concentre sur des activités d’engraissement et d’agneaux de boucherie.
Corentin peut compter sur l’appui technique de la coopérative Copevim qui gère aussi la commercialisation des agneaux. Trois ans après l’arrivée des premiers animaux, le jeune agriculteur ne regrette pas son choix. « Le prix du kilo de carcasse a augmenté de 2,50 euros », analyse-t-il. Une situation encouragée par le cahier des charges imposé par la Copevim qui répond aux attentes des acheteurs, notamment la grande distribution. « Nous cherchons toujours des producteurs, mais nous veillons à ce que l’introduction d’un atelier ovin soit en cohérence avec le système existant de la ferme », explique Grégoire Desreumaux, technicien.
Bertille Quantinet
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