Insolite "Mes ovins sont élevés sur une ancienne base militaire réaménagée"
Éleveur de moutons dans la Meuse, Richard Henry utilise un ancien hangar militaire aménagé par ses soins.
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Fils d’agriculteurs, Richard Henry s’est installé il y a trois ans hors de l’exploitation familiale sur un schéma original. À la tête d’un troupeau de 450 brebis en race mérinos, il fait pâturer en partie ses bêtes sous un immense champ de panneaux photovoltaïques sur l’ancienne base militaire de Marville, au nord de la Meuse. La base est devenue propriété de la communauté de communes (comcom). C’est pour cette dernière que l'éleveur est prestataire de services pour l’entretien du sol. « J’ai été associé dès le début au projet, explique Richard, 30 ans, jadis berger dans les Alpes et le Jura. Cela m’a permis de réaliser les semis de prairies avant l’installation des panneaux il y a un an. Sur les 150 ha de l’ancienne base, j’en utilise 130. »
Un autre élément a été décisif pour le jeune éleveur, dans le cadre de son installation : la comcom lui met à disposition un ancien hangar à avions. Le bâtiment de 2 000 m2 sert uniquement aux agnelages, regroupés sur le mois de février. Richard y a réalisé lui-même des aménagements, avec des matériaux de récupération. « Ce bâtiment est très fonctionnel, car je suis seul sur l'élevage, avec de l’aide uniquement au moment des mises bas, souligne-t-il. Son coût de revient doit être minime, car les animaux n'y restent pas longtemps ». Il a installé six cases, au centre, chacune pouvant contenir une centaine de brebis. Une auge de 50 m réalisée à partir d’un tuyau coupé en deux sert pour la ration en libre-service, constituée de foin de luzerne et de farine de céréales.
Abreuvement astucieux
Lors des mises bas, il met en place des box individuels avec des palettes. L’aménagement le plus astucieux consiste en la pose d’un tuyau de canalisation renforcé, tout le long des 40 box pour distribuer l’eau. Un trou rectangulaire a été découpé à la scie sauteuse en face de chaque case, permettant à chaque mère de s’abreuver. « Après l’agnelage, la brebis boit beaucoup, environ 6 litres le premier jour, précise Richard. Ne pas avoir à ramener des seaux est un sacré gain de temps." Le tuyau est légèrement en pente, et l'eau est renouvelée tous les trois jours, grâce à un système similaire à une chasse d’eau. "Il y a un seul flotteur en début de ligne. Le nettoyage complet est effectué à l’aide d’une canne de ramonage. J’ai trouvé cette idée sur YouTube, un système utilisé par les éleveurs canadiens. »
Avec une craie, au niveau de chaque box, il écrit sur une petite surface peinte en noir les informations essentielles sur la brebis. Pour ces cases d’agnelage, Richard estime le coût de revient à seulement 12 € l’unité. Le foin, en petites bottes, est stocké le long du mur et facilement distribuable. Après les mises bas, les bêtes passent dans l’autre partie du bâtiment, d'anciens bureaux décloisonnés. Un seul couloir de circulation est présent dans le vaste hangar. Il est facile à surveiller et à nettoyer. Le jeune éleveur n’a besoin que d’un seul engin, un valet de ferme.
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