Aricle Les luttes courtes, un atout pour l’organisation du travail
Des luttes durant deux à trois cycles, soit entre 35 et 55 jours environ, facilitent la surveillance et améliorent les résultats techniques.
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«Planifier des luttes courtes est essentiel pour mieux organiser le travail de l’exploitation, insiste Jonathan Sicot (1), de la coopérative Agneau-Berry-Sologne, à Châteauroux (Indre). Le raisonnement est valable aussi bien pour les grandes troupes que pour les petites. Car lorsque les mises bas sont concentrées, les résultats sont meilleurs, en particulier grâce à une surveillance plus efficace. Les animaux sont conduits en lots homogènes. Les besoins des brebis sont équivalents, ce qui limite le gaspillage de la ration. »
Une lutte courte dure environ deux cycles, c’est-à-dire entre trente-cinq et quarante jours en saison sexuelle (d’octobre à janvier). En contre-saison (de février à septembre) avec des brebis qui désaisonnent, trois cycles sont à prévoir pour les luttes naturelles, ou bien quatorze jours avec des béliers vasectomisés, puis deux cycles de lutte. En effet, entre mars et juillet, les brebis sont en repos sexuel. Ce sont les béliers qui déclenchent l’ovulation grâce à l’effet mâle. Mais seules les races qui désaisonnent (rustiques, prolifiques, berrichon du cher, charmoise, ou île-de-france, par exemple) répondent à ce phénomène. Pour les autres, le recours à la pose d’éponge permet de « cycler » la brebis.
En lutte naturelle de contre-saison, le premier cycle des brebis est muet, et il n’est pas associé à des chaleurs. Il faut attendre le cycle suivant pour que la brebis puisse être fécondée.
Raccourcir progressivement
« Attention toutefois pour ceux qui pratiquent de longues saisons de lutte, de trois mois par exemple, mieux vaut raccourcir progressivement les périodes, pour ne pas s’exposer à un échec », prévient Jonathan Sicot. La préparation des brebis et des béliers, notamment l’évaluation de l’état d’engraissement couplée à une alimentation adaptée, sont des critères clés de la réussite. « Les échecs sont beaucoup plus courants en contre-saison et plus difficiles à rattraper », souligne-t-il.
L’exigence de la fertilité varie en fonction de la période de lutte : à contre-saison, les résultats sont jugés bons à partir de 80 % pour des brebis, alors qu’en lutte naturelle, 90 % de fertilité sont visés. En lutte synchronisée, à partir de 70 % de brebis gestantes, le résultat est satisfaisant.
« Des luttes courtes associées au constat de gestation, c’est aussi le gage d’une meilleure marge brute, assure Jonathan Sicot. L’analyse des résultats en 2018 sur un troupeau de 420 brebis a montré que le gain pouvait atteindre 7,7 € par brebis. »
Marie-France Malterre
(1) Intervention le 14 mai lors de la Journée technique ovine, organisée par Cap filière ovins de la région Centre-Val de Loire.
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