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Aricle Le mode de pâturage influence-t-il la flore de la prairie ?

Non. Qu’il soit tournant ou cellulaire, le pâturage impacte la prairie de la même façon, selonune étude conduite pendant cinq ans au Ciirpo (1).

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En pâturage cellulaire (PC), les brebis n’explorent pas la prairie de la même manière qu’en pâturage tournant (PT). La pression est plus importante en PC. Les animaux ne restent pas plus de deux jours sur le même paddock, contre sept jours en moyenne pour le PT. Pour autant, cela n’a pas d’impact sur la composition de la prairie au fil du temps. « Au bout de cinq ans, nous avons constaté la même évolution des proportions de graminées et de légumineuses », observe Denis Gautier, directeur du Ciirpo.

Entre 2014 et 2019, le nombre de graminées, de légumineuses ou de diverses augmente quel que soit le mode de pâturage (voir ci-contre). « La composition floristique des parcelles conduites en PC s’enrichit d’un plus grand nombre d’espèces que celles en pâturage tournant, mais il s’agit essentiellement d’adventices », ajoute-t-il. Le développement du nombre et de la proportion des mauvaises herbes est lié essentiellement aux sécheresses responsables de la dégradation du couvert. La proportion des trois grandes familles de plantes reste stable au fil du temps.

Quelques petites différences sont observées : les espèces à rosette sont plus abondantes en PC. Trois espèces, ray-grass, dactyle et trèfle blanc se maintiennent en PC. En PT, en revanche, « aucune ne conserve son statut de dominante tout au long du suivi, même si les trois précédemment citées sont fréquemment recensées comme dominantes », affirme Denis Gautier.

Des écarts de production

Le bilan floristique est le premier volet des résultats de la comparaison des deux modes de pâturage. L’analyse des autres thèmes (performances des animaux, organisation du travail, de la productivité des prairies et leur bilan économique et environnemental) devrait être publiée dans les prochaines semaines. « Des différences marquées sont observées au niveau de la productivité, dévoile Denis Gautier. La production d’une prairie de moins de cinq ans conduite en PC est augmentée de 27 % lors d’une bonne année par rapport à celle en PT. Sur les prairies naturelles oucelles de plus de cinq ans, l’augmentation est beaucoup moins marquée, de l’ordre de 5 %. »

Une conduite « mixte » à l’échelle de l’exploitation associant PC sur les prairies jeunes et PT sur les autres pourrait donc s’avérer intéressante. « L’investissement en clôture efficace et mobile tout comme un équipement adapté pour l’abreuvement est fondamental », avertit Denis Gautier.

M.-F. M.

(1) Centre interrégional d’information et de recherche en production ovine.

 

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