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Aricle « La mortalité de nos agneaux a été réduite de 6 % »

Avec un bâtiment bien isolé et ventilé, l’EARL de Combestremières, à Salsignedans l’Aude, a diminué les pertes et amélioré la croissance des jeunes agneaux.

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«Dans notre bergerie, la mortalité des agneaux oscillait entre 15 et 19 %. Nous pensions que c’était le prix à payer avec des romanes, qui ont en majorité deux ou trois agneaux par brebis. Mais un diagnostic, réalisé en 2013 lors d’une enquête de l’Institut de l’élevage, a mis en évidence des problèmes d’ambiance. Dans ce bâtiment ouvert sur un côté, il y a des courants d’air et de fortes amplitudes thermiques », explique André Lafage.

Avec Marion et Thierry Douls, sa fille et son gendre, ils élèvent 350 brebis sur 104 ha à Salsigne (Aude), ainsi que des porcs et des poulets label rouge. « En 2014, on a construit une maternité pour les agneaux sur le même modèle que notre poulailler. » Ce bâtiment de 600 m² a coûté 90 000 €, auxquels s’ajoutent 110 000 € de panneaux photovoltaïques. « La vente de l’électricité couvre l’annuité », note André.

Pour une bonne isolation, le bardage et le toit sont doublés de panneaux sandwichs de 40 mm d’épaisseur. Des ouvrants sur les deux côtés du bâtiment et un faîtage ajouré assurent une ventilation statique. « L’ouverture des ouvrants est pilotée automatiquement en fonction de la température intérieure, relevée par deux sondes », détaille Thierry. Il n’y a pas de courant d’air, et l’amplitude thermique est moindre. « Lors du dernier agnelage de décembre, avec - 6° C dehors, il faisait 9° C dans la maternité, contre - 2° C dans la bergerie. »

Cette meilleure ambiance a réduit la mortalité avant le sevrage. « Après le sevrage, nous avons transféré les agneaux dans la bergerie pour les y engraisser, en mélangeant les lots. C’était trop de stress en même temps, cela s’est traduit par un regain de mortalité », souligne Thierry. À l’agnelage suivant, ils ont donc décidé de continuer l’engraissement dans la maternité, pour ne pas perturber les repères des agneaux. « Nous séparons seulement les femelles, pour les rationner, et nous allotons les mâles en fonction de leur poids, pour limiter la concurrence à l’auge », précise André. Les mères, elles, rejoignent la bergerie ou les pâturages, selon la saison.

ÉVITER LES STRESS

La mortalité a nettement diminué, s’établissant autour de 10 % et l’EARL vend une quarantaine d’agneaux de plus par an. La meilleure ambiance s’est aussi traduite par un gain de croissance. « Pour arriver à 42 kg vifs, les agneaux ont besoin de dix à quinze jours de moins, ce qui économise 10 kg d’aliment par tête », note Thierry. Pour 700 agneaux, avec un aliment à 280 €/t, l’économie est de 2 000 €/an. Les mères profitent de cette ambiance et sont en meilleur état après le sevrage. « Elles ont besoin de moins de concentré pour récupérer. Toutes ces économies, c’est du revenu en plus. Les prix de vente stagnent, notre seule marge de progrès est technique », conclut André.

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