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Aricle « Nos brebis laitières valorisent davantage l’herbe pâturée »

Malgré les contraintes de mise en place, le pâturage tournant a des effets positifs sur le comportement du troupeau de Valérie et Luc Déchamps.

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Installés à Barcus (Pyrénées-Atlantiques), sur un relief très vallonné typique du Pays basque, Valérie et Luc Déchamps disposent d’un parcellaire bien regroupé autour de leur exploitation. En 2016, ils décident de passer au pâturage tournant pour leurs deux cents brebis laitières. Jusque-là, ils pratiquaient une conduite au fil, avançant chaque jour la clôture, sans fil arrière. Le système fonctionnait bien les quatre ou cinq premiers jours mais, très vite, les bêtes revenaient en arrière. « Le principe du pâturage tournant nous paraissait très contraignant, explique Luc. Nous avons réfléchi à la meilleure façon de découper notre parcellaire mais nous n’étions pas sûrs d’y arriver. »

Gérer la pousse de l’herbe au printemps

La première année, les éleveurs organisent un découpage en quatorze parcs de 60 à 80 ares, avec l’idée de déplacer leurs brebis tous les deux jours et de respecter un temps de retour de vingt et un jours. « Le découpage fonctionnait bien mais le printemps a été difficile à gérer. Nous avons été débordés par la pousse de l’herbe. » L’année suivante ils optent pour un découpage en vingt et un parcs de 40 à 60 ares, quitte à changer les animaux de place tous les jours. « Pour éviter de nous perdre dans les déplacements, nous avons attribué un numéro à chaque parc et nous marquons tout dans un cahier au jour le jour », précisent Valérie et Luc.

En janvier, les brebis peuvent sortir une ou deux heures par jour en choisissant les endroits les plus abrités. En février, elles pâturent souvent sur deux parcs dans une journée : parc 1 le jour 1, parcs 1 et 2 le lendemain, parcs 2 et 3 le surlendemain, et ainsi de suite. Les déplacements se gèrent ensuite en fonction de la météo, de la pousse de l’herbe, et du temps de sortie des brebis la veille.

En avril, elles quittent les prairies destinées à la fenaison pour aller sur les parcours. Le pâturage tournant s’arrête en juin, lorsque le couple d’exploitants organise ses lots de bêtes selon les retours d’insémination.

Temps de pâturage accru

L’expérience est positive. « Avec une pâture neuve chaque jour, nos brebis passent plus de temps "la tête en bas". Elles ne viennent plus à la barrière comme avant. » Elles sortent plus souvent. Les éleveurs ajustent les apports de fourrages suivant le nombre d’heures pâturées, et réalisent ainsi des économies d’intrants.

Avec l’expérience, le fastidieux travail de mise en place des clôtures ne les effraie plus. « En contrepartie, nous n’avons plus la corvée du fil à avancer quotidiennement, argumente Valérie. Il suffit d’ouvrir les passages pour les bêtes. C’est très confortable. » Plutôt que le fil, ils préfèrent utiliser du ruban sur deux rangs, qui contient mieux les animaux. Alimenté par une batterie solaire, il est très facile à déplacer et installer.

En 2017, le pâturage tournant a très bien fonctionné. Le résultat technique est positif sur les volumes de lait, avec 20 litres de plus en moyenne par brebis. L’année 2018 a toutefois été en demi-teinte. En raison d’une météo extrêmement pluvieuse des mois de janvier à mai, la rotation a été très compliquée à gérer. Pour autant, le parcours de 2019 est d’ores et déjà prêt pour les deux cents brebis.

Hélène Quenin

 

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