« Mes brebis pâturent les betteraves de « Mes brebis pâturent les betteraves de novembre à mi-mars »
Thomas Courcier, à Québriac, en Ille-et-Vilaine, offre chaque jour en hiver 260 m2 de betteraves fourragères à la moitié de ses 500 romanes.
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«Pendant l’hiver, la moitié de mes brebis sont au régime betteraves », lance Thomas Courcier, à la tête de 500 romanes à Québriac, en Ille-et-Vilaine. La technique est intéressante, car peu gourmande en main-d’œuvre. Les animaux pâturent au champ les 3,5 ha semés en avril (lire l’encadré). À moins de 50 km de la mer, la météo clémente n’a pas endommagé la plante. « Il ne gèle jamais très fort, déclare l’éleveur. Les feuilles suffisent à protéger le pied. » Les betteraves sont saines et sans marques de pourriture. « Le risque de mauvaise conservation est plus important lorsque les racines sont stockées au silo après arrachage, explique Alain Gouedard, technicien à la chambre d’agriculture de Bretagne. Les brebis à « l’entretien » profitent de ce fourrage sur pied. Thomas déplace la clôture tous les jours, pour offrir 260 m2 à l’ensemble du lot. Chaque animal consomme 7 kg bruts, si l’on considère le rendement à 70 t/ha.
« J’ai choisi Brigadier, une variété dont la partie hors de terre représente 70 % de la racine », explique-t-il. Les brebis parviennent à tout consommer facilement, y compris la partie enterrée. « Les variétés fourragères-sucrières sont plus riches en matière sèche (19 %), mais plus dures, elles sont moins adaptées au pâturage par les brebis si elles ne sont pas coupées », ajoute Alain Gouedard.
Des sols portants
La consommation par animal est évaluée à 0,9 kg de MS (7 kg bruts à 13 % de MS). À 1,15 UFL/kg de MS, la racine couvre les besoins d’entretien (0,7 à 0,8 UFL/j). « Il convient de ne pas dépasser 6 à 7 kg bruts de betteraves par brebis pour éviter les problèmes métaboliques », souligne le technicien. Une balle de foin ou d’enrubannage est en permanence à disposition des animaux dans la pâture attenante. Ils en consomment une tous les quatre jours environ. Elle apporte de la fibre qui fait défaut dans la betterave.
Le sol sableux de l’exploitation est un élément favorable au pâturage hivernal. « Les brebis ne souffrent pas de problèmes particuliers de pattes », affirme Thomas. À la mi-mars, elles sont en bon état à la mise en lutte. Cette année, elles seront tondues.
« Je vais leur administrer un bolus d’oligoéléments, car les analyses ont révélé des carences en sélénium et en zinc notamment, poursuit-il. En fonction de l’importance de la pousse de l’herbe, j’ajouterai du maïs grain pour un bon flushing. »
Les années précédentes, le taux de fertilité était de 95 %. La conduite alimentaire contribue en partie au bon niveau de productivité numérique : 1,96 agneau vendu en moyenne par brebis, sachant que leur prolificité atteint 2,22 .
« La betterave constitue une sécurité dans mon système, conclut Thomas. Depuis mon installation, elle assure les besoins des brebis à l’entretien pendant l’hiver. »
Marie-France Malterre
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