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Prédation Une première ourse relâchée en hélicoptère

© Pixabay

Les barrages mis en place hier, le 3 octobre 2018, sur la RN134 qui relie la France à l’Espagne par les opposants à la réintroduction de l’ours n’ont pas empêché les agents du ministère de la Transition écologique de remplir leur mission. Ce matin, le 4 octobre, c’est en hélicoptère qu’une des deux ourses slovènes a été lâchée dans les Pyrénées-Atlantiques.

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« Une première ourse femelle en parfaite santé a été relâchée ce matin aux alentours de 9 h 00 dans le Béarn, a confirmé à l’AFP le ministère de la Transition Écologique. L’opération de réintroduction se poursuivra dans les prochains jours avec pour unique priorité de garantir la sécurité des deux ourses femelles. »

Un « manque de considération » pour la détresse des éleveurs

« Il est vraiment regrettable que l’État ne mette pas les mêmes moyens pour faire baisser la pression de la prédation en Ariège, alors que même les dossiers de dommages [liés à l’] “ours” dans ce département atteignent le nombre de 379 au 20 septembre 2018 contre 239 en 2017 », dénonce la Confédération paysanne dans un communiqué diffusé ce 4 octobre 2018.

Le syndicat dénonce le manque de considération des pouvoirs publics pour la détresse des éleveurs confrontés à la prédation et ses dégâts. « Les moyens de protection existants — chiens, clôtures, gardiennage… — ont très largement montré leur limite, rappelle-t-elle. Nous rappelons la nécessité de la création d’une brigade de piégeage non létal et d’effarouchement des ours. »

« Un lâcher intolérable »

Dans les allées du Sommet de l’élevage ce 4 octobre 2018, les éleveurs ovins jugent intolérable le lâcher d’ours. Ils ont interpellé Stéphane Travert lors de sa visite du salon. « Comment installer des jeunes dans le contexte de prédation actuel, lui lance Claude Font, de la Fédération nationale ovine (FNO). Et le lâcher des ours est une provocation calamiteuse ! »

© M.-F. Malterres/GFA

Le ministre de l’Agriculture leur a proposé de rencontrer prochainement François de Rugy. Il leur a assuré que « dès que le seuil des 500 loups sera atteint, le plan loup pourra être révisé ». Sur le ring des ovins ce jeudi matin, il n’y avait pas de Béarnais. « Ils sont tous mobilisés pour protéger leur territoire », assuraient leurs collègues présents.

De Rugy dénonce des « attitudes inacceptables »

Quelques heures plus tôt, interrogé sur France Info, François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, ne cachait pas son agacement face à ces barrages. « Quand je suis allé à Pau, ils ont voulu m’empêcher d’aller dans la montagne, se souvient-il. Ils ont fait pression sur des éleveurs qui avaient accepté de me rencontrer, ils ont brandi des fusils à mon encontre. »

« Et maintenant, ils disent on va faire des barrages sur la route, poursuit-il. Ce sont des attitudes inacceptables. Je comprends les mécontentements, même la colère. Ça existe le sentiment de colère. Ça ne justifie pas tout. Nous continuerons même quand il y a des difficultés. Moi, je ne me dérobe pas devant les problèmes. »

Le ministre n’a pas livré de détails techniques sur les conditions de réintroduction des deux ourses. Il a seulement précisé que c’est l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, qui est chargé de cette mission. Et que « ce sera fait de la meilleure façon qui soit, et qu’on ne cède pas à des pressions ou des menaces ou des barrages ».

M.-F. M. et E.R.

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