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Prédation « Il fallait faire le diagnostic d’impact avant de lâcher les ours »

En réunion à la préfecture de Pau, les éleveurs ont souligné qu’ils étaient en première ligne face au prédateur.

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Après les discussions sur les dossiers d’indemnisation liés à la prédation, le ton est monté le 6 mai 2019 à la préfecture de Pau (Pyrénées-Atlantiques). « L’État va nous proposer d’installer des moyens de protection dont on sait qu’ils ne fonctionnent pas, s’insurge Olivier Maurin, président du centre de l’élevage ovin des Pyrénées-Atlantiques et de la Fédération transpyrénéenne de montagne. On nous parle aussi de diagnostic de vulnérabilité sur les exploitations. C’est avant de lâcher les ours qu’il fallait faire des diagnostics d’impact des prédateurs. »

L’agriculture en « danger de mort »

Le responsable souligne d’ailleurs qu’avant les lâchers en octobre, les sénateurs avaient adopté à une large majorité une résolution sur le pastoralisme. Cette résolution estimait entre autres « que la prédation exacerbait les difficultés de l’agriculture et l’exposait à un danger de mort ».

 

« Les éleveurs sont en première ligne face à ces risques, s’indigne Olivier Maurin. Ce sont eux qui risquent la vie de leurs troupeaux et leur propre sécurité est engagée. » Depuis la sortie d’hibernation des ours, la tension continue de croître. Dans les Hautes-Pyrénées, à Ris, un éleveur a perdu une brebis et un porc. L’ours Goiat serait responsable.

Des conditions de travail en dehors de la légalité

« L’État propose aussi des bergers et les subventionne, poursuit le responsable. Mais nous n’en trouvons pas. Les conditions qui leur sont offertes sont en dehors de tout cadre légal. Les cabanes sont à 3 heures de marche. Le point d’eau potable est à plus de 100 mètres de la cabane. Ils n’accepteront pas d’avoir à veiller sur le troupeau 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans se reposer. »

 

Dans l’immédiat, les éleveurs devraient mettre en place des mesures d’effarouchement et ils réclament la reconnaissance du statut d’ours à problème.

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