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Dégâts de l’ours « L’État n’achètera pas notre silence »

Le 8 octobre 2019, des membres de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne (FTEM) des Pyrénées-Atlantiques se sont rassemblés devant les portes des locaux du parc national des Pyrénées à Bedous pour dénoncer le montant de l’indemnisation des dégâts de l’ours qu’ils jugent sans rapport avec la valeur de l’animal.

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1 212 euros pour l’indemnisation d’une brebis tuée par l’ourse Sorita. L’éleveur qui a reçu la notification en septembre dernier n’en revient toujours pas. Symboliquement, il a aujourd’hui rendu cette somme au parc national des Pyrénées à Bedous. « Nous n’accepterons pas d’être achetés, s’insurge Olivier Maurin, éleveur de brebis laitières dans les Pyrénées-Atlantiques. Il est normal que nous soyons indemnisés pour un sinistre que nous avons subi. 520 € sont la vraie perte financière et valeur pour une brebis de cette qualité génétique. »

 

L’éleveur a reçu 1 212 euros pour l’indemnisation d’une brebis tuée par l’ourse Sorita. © DR

La nouvelle grille d’indemnisation des dommages causés par le loup, le lynx et l’ours est en application depuis le 9 juillet 2019. Elle a fait l’objet d’âpres discussions dans le cadre des réunions du groupe national loup. Ainsi la brebis en question portait le code O8a, car il s’agissait d’une brebis inscrite produisant du lait pour la valorisation fromagère. Selon le barème, sa valeur est estimée à 660 €. Avec les pertes indirectes et la prime de dérangement, l’indemnisation atteint 1 212 €.

« Nous ne voulons pas vivre au crochet du contribuable »

« Nous refusons d’être stigmatisés et montrés du doigt comme des profiteurs d’une situation qui ferait croire que l’ours serait le bouc émissaire généreux qui permettrait aux éleveurs de vivre grassement au crochet du contribuable », précise la FTEM dans son communiqué de presse.

 

Les éleveurs demandent aussi l’appui de la Cour des comptes pour déterminer « le coût réel de toutes ces fantaisies couvertes de vert qui mettent en péril une pratique agricole vertueuse et bénéfique pour la biodiversité ». Ils sont déterminés à se battre « jusqu’à prendre les armes s’il le faut », indiquent-ils.

Le nombre des indemnisations en forte progression

L’association de protection animale Ferus, de son côté, s’alarme de l’augmentation du nombre des indemnisations, qu’elle juge comme « une singularité, voire une anomalie vis-à-vis des autres pays européens ». Elle s’interroge sur les constats réalisés par l’ONCFS, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, et analysé par les services pastoraux.

 

« Comporteraient-ils des biais méthodologiques dans sa chaîne de traitement ? Notre ours brun muterait-il en ours blanc, 100 % carnivore, dans nos montagnes ? » sont des questions posées par l’association militante.

 

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