Dérochement 250 brebis victimes de l’ours ce week-end
Une quinzaine de brebis mortes, 80 blessées, et encore 150 qui manquent à l’appel. Le bilan dressé par un des deux éleveurs dont le troupeau a été victime d’une attaque d’ours le 31 août dernier sur l’estive de Cauterets dans les Pyrénées-Atlantiques, est lourd, très lourd.
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« C’est avec grand regret que je fais cette vidéo, mais je tiens à ce que les gens sachent les dégâts que les prédateurs peuvent apporter sur un troupeau, décrit ce jeune éleveur, la voix émue, dans une vidéo diffusée sur Facebook. Nous avons déjà eu trois attaques. À chaque fois, c’était une brebis morte. Ça passait, ça passait. Des voisins ont aussi eu des attaques sur des vaches. »
Cette fois, le bilan est bien plus lourd, au point de pousser le jeune éleveur à s’interroger sur l’avenir. « Nous avons des petites exploitations, décrit-il avant de s’excuser pour les images “choquantes” des animaux blessés et dont certains seront euthanasiés. Nous avons besoin de la montagne pour produire du fourrage en bas. Aujourd’hui, tout est remis en question. Quand on subit une attaque comme ça, on ne sait plus trop vers où aller. S’il faut continuer à aller à la montagne, s’il faut laisser la montagne se vider. »
Une journée à chercher les animaux disparus
« Nous avons passé la journée d’hier à chercher les brebis manquantes, sur l’estive de Cauterets, dans les Pyrénées-Atlantiques, après une attaque d’ours, déclare Olivier Maurin, porte-parole des éleveurs transhumants des Pyrénées-Atlantiques. Au total, il en manquait encore plus de 300 à la tombée de la nuit le 1er septembre. 15 ont été retrouvées mortes et 37 ont dû être euthanasiées.
Les éleveurs excédés se sont rassemblés devant la préfecture à Bayonne pour dénoncer les dégâts du prédateur. « Le plus gros du troupeau touché par la dernière attaque appartient à un jeune éleveur installé depuis moins de 5 ans », souligne Olivier Maurin. Il sera difficile pour lui de se remettre d’une telle épreuve.
Dérochement de vaches
Un dérochement avait déjà eu lieu la semaine dernière, ajoute Olivier Maurin. Quatre vaches avaient péri et deux étaient blessées. Certaines portaient des marques de griffures qui laissaient peu de doute quant à la responsabilité de l’ours, selon les éleveurs.
La semaine dernière, les éleveurs manifestaient à Etsau contre la réintroduction de nouveaux prédateurs. « Les Pyrénées ne sont pas le Yellowstone, martelait à cette occasion le représentant des éleveurs. Il y a plus de 500 000 personnes qui vivent ici. Le pastoralisme, générateur de biodiversité, n’est pas compatible avec la présence des prédateurs. »
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