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Prédation Des éleveurs sous la pression de l’ours

Pointés du doigt après la découverte d’un ours tué par balles dans les montagnes ariégeoises, les éleveurs dénoncent leurs difficultés à travailler au contact du prédateur.

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Après la mort d’un ours par balles en Ariège, tous les regards sont tournés vers les éleveurs. Pourtant, « ce sont les premières victimes des attaques d’ours, souligne Michèle Boudoin, la présidente de la Fédération nationale ovine. Les éleveurs sont soumis à une détresse profonde face à l’incurie des ministères dans la gestion du dossier. »

Condamnation de la prime à la délation

Dégâts irréparables sur les troupeaux, tests d’effarouchement infructueux, mesures de protection inefficaces, la liste des contraintes et dommages pour les éleveurs est longue, selon la FNO. La prime proposée par l’association Sea Sheperd France à celui qui dénoncera la personne qui a tiré sur l’ours est vigoureusement condamnée par le syndicat. La FNO a d’ailleurs demandé aux pouvoirs publics de « réagir fermement à l’encontre de ces associations de protection de la nature qui grâce aux subventions publiques, utilisent l’argent du contribuable à des fins indignes alors que les éleveurs essaient eux de vivre dignement de leur métier ».

 

Dans ces conditions, les relations, déjà à vif, entre pro- et anti-ours ne vont pas s’apaiser. « La mise en place des moyens de protection et des chiens en particulier créent aussi des tensions avec les promeneurs », observe François Thibaut, de la Confédération paysanne. En outre, ces mesures bouleversent considérablement notre travail dans certains quartiers très escarpés. L’effarouchement est une mesure qui doit être considérée comme une première étape vers davantage de gestion du plantigrade. » Selon l’éleveur, c’est un premier pas pour canaliser l’espèce.

Des attaques proches de l’homme

Comme dans le cas du loup, de nombreux acteurs de terrain estiment que l’effectif du plantigrade est sous-évalué par les agents de l’Office français de la biodiversité. François Thibaut signale aussi que les indices remontés sur Info Ours sont de plus en plus nombreux, ce qui pourrait être le signe d’une population en croissance. Parmi ces indices, une attaque observée récemment s’est même déroulée à 600 m des habitations, près d’un village de montagne.

 

Pour Yann de Kerimel, président de la Coordination rurale en Ariège, l’ours n’a sa place dans les montagnes pyrénéennes que s’il est habitué à avoir peur de l’homme et des troupeaux. « Le plantigrade doit pouvoir faire l’objet de tir car il attaque de plus en plus les troupeaux, explique-t-il. L’ours brun n’est pas une espèce menacée en Europe, puisque l’on en dénombre plus de 15 000, dont 9 000 en Slovénie. »

 

Le dossier de l’ours est aussi celui d’un scandale financier pour le responsable syndical. « Beaucoup de problématiques devraient être prioritaires par rapport à l’ours, explique-t-il. Je trouve absurde que l’on consacre autant d’argent pour rémunérer des agents affectés à la gestion des ours. Si on veut apprendre à l’ours à ne pas approcher des troupeaux, il sera nécessaire de lui faire mal. Laissez nous faire. »

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