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Prédation Un ours tué par balle en Ariège

C’était le branle-bas de combat le 9 juin 2020 en fin de journée à Ustou, dans l’Ariège, après la découverte d’un ours du programme de réintroduction, mort par balles, sur la commune.

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« Les voitures officielles se succèdent vers le lieu où l’animal a été retrouvé. Le maire de la commune n’a même pas été contacté par la préfecture », s’insurge Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture, qui s’est rendu à Ustou dans la soirée de 9 juin 2020. La tension est forte dans la région entre les défenseurs de l’ours et les éleveurs qui doivent faire face à de plus en plus de dégâts sur le troupeau.

Une affaire d’État

« Cet événement est le résultat de trente ans d’une politique qui n’a jamais pris en compte l’avis des élus et des gens de la région, ajoute Philippe Lacube. C’est le reflet d’un acte de désespoir. Cet acte extrême traduit également une douleur extrême. En tant qu’éleveur, je me demande pourquoi cette histoire devient une affaire d’État. »

 

« Pourquoi la vie d’un ours aurait plus d’importance que la vie des 3 000 brebis tuées en 2019, poursuit Philippe Lacube. En tant que président de la chambre d’agriculture, je suis très en colère. L’État a conduit le dossier de l’ours sans jamais tenir compte de l’avis des éleveurs ou des élus de la région. »

L’État porte plainte

Dès la fin de la journée, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a rappelé dans un tweet que l’ours est une espèce protégée. « Cet acte est illégal et profondément condamnable. La préfète s’est rendue sur place. L’État va porter plainte », a-t-elle indiqué.

Les associations environnementalistes ont immédiatement condamné l’acte et demandé qu’un autre ours soit lâché.

 

« Les coupables ne sont pas ceux que l’on croit »

Le conflit entre pro- et anti-ours est plus que jamais à vif. L’association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées (ASPAP) dans un communiqué du 10 juin 2020, estime que les coupables ne sont pas ceux que l’on croit : « De l’autre côté du fusil, il y a d’abord les associations pro-ours […] qui ont semé la guerre et la discorde dans les Pyrénées, aveuglées par leur mythe de nature sauvage. […] »

 

L’association condamne aussi « la technocratie de l’ours qui, de Bruxelles en passant par Paris jusqu’à Foix », aussi bien que l’État, « qui est resté sourd aux alertes des élus locaux malgré des centaines d’heures de pseudo-consultation, laissant ostensiblement le nombre d’ours croître jusqu’à l’explosion insupportable de leur population. »

Plusieurs attaques sur les brebis ces dernières semaines

La Fédération nationale de la chasse (FNC) a rappelé le 10 juin dans un communiqué, que la chasse est fermée en Ariège et qu’elle n’ouvrira que le 1er juillet prochain. Elle condamne « fermement cet acte de braconnage sur une espèce protégée ». La FNC précise aussi que l’estive de Gérac, où a été retrouvé cet ours tué, avait été attaquée à plusieurs reprises au cours de ces dernières semaines. Il y a 48 heures, une attaque avait même provoqué la mort de nombreuses brebis.

 

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