Orge d’hiver Orge d’hiver : la mosaïque jaune fait perdre 12 q/ha
Le projet Mosa-Hordeum a permis de cartographier la présence de la virose en France et de chiffrer son impact sur le rendement.
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Automne doux et sec, fin d’hiver plutôt froide : les conditions climatiques du début de la campagne 2016-2017 ont été favorables à l’expression de la mosaïque jaune dans les orges d’hiver (BaYMV) au mois de mars. Les symptômes ont disparu depuis, à la faveur de la hausse des températures (lire encadré ci-contre). La maladie est présente essentiellement en sols argilo-calcaires, dans les zones céréalières où l’orge d’hiver revient tous les trois ans, soit en Champagne berrichonne, en Bourgogne, en Lorraine et en Champagne-Ardenne.
Le virus est transmis par un micro-organisme du sol, Polymixa graminis, qui se multiplie dans le sol, contamine les racines à l’automne puis les parties aériennes, après une période de froid. Les semis précoces sont les plus impactés.
Agressivité accrue
Deux pathotypes du virus existent. Fortement nuisible, Y1 est présent depuis longtemps, mais toutes les variétés d’orge d’hiver étaient résistantes en 2000, et le pathotype Y1 a régressé. Il a été remplacé par Y2, qui a contourné la résistance des variétés. Depuis 2000, la fréquence de la maladie et les surfaces concernées ont progressé et son agressivité s’est accrue. C’est dans ce contexte que le programme de recherche « Mosa-Hordeum » a été lancé par une vingtaine de partenaires (instituts, semenciers, coopératives, malteurs, brasseurs…), de 2013 à 2016, sous le pilotage du Géves (1). Il ressort des essais réalisés dans les régions les plus touchées par la maladie, que la nuisibilité moyenne de la mosaïque jaune de l’orge est de 12 q/ha (soit 20 % de rendement en moins), avec des pertes allant de 0 à 45 q/ha, selon la localisation des essais et les années.
Ces pertes dépendent de l’intensité de l’attaque, des conditions météo de l’année favorables ou non à la compensation des cultures (amplification en présence de stress hydrique durant la montaison). « Le nombre d’épis/m² est la principale composante affectée, avec une perte de 18 % en moyenne, révèle Michel Bonnefoy, ingénieur à l’institut du végétal Arvalis, dans le Loir-et-Cher. Il n’y a pas de compensation sur la fertilité, donc le nombre de grains/m² est aussi diminué. » Il y a peu ou pas de compensation sur le poids de mille grains, et peu ou pas d’effet de concentration sur la teneur en protéines.
Les essais montrent aussi un effet « significatif » sur le calibrage et sur le poids spécifique. Le pathotype Y2 influe également sur la qualité technologique du malt (augmentation des protéines totales et diminution de l’extrait spécifique).
(1) Groupe d’études des variétés et des semences.
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