Login

Smartphone Les réseaux 3G et 4G pointés du doigt

L’utilisation du smartphone était au cœur du séminaire AgroTic organisé à l’école d’agronomie de Montpellier ce 25 avril 2017. Les participants n’ont pas manqué de souligner les manques et limites en termes d’accessibilité et d’utilisation des couvertures 3G et 4G.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« 3G, 4G, etc., ce sont des dénominations commerciales », rapporte Pierre Madillo, responsable de la recherche et du développement chez Orange. Si de son point de vue, l’enjeu du développement des réseaux est d’abord technique, les responsables politiques, le législateur et les commerciaux s’accordent pourtant sur ces « normes » 3G, 4G et bientôt 5G. Dès lors, l’ambiguïté persiste à cause de l’assimilation entre taux et qualité de la couverture en zone rurale.

 

Car les politiques publiques raisonnent en termes de taux, et les opérateurs s’y engouffrent. Les agriculteurs, quant à eux, attendent toujours la qualité. « Chez moi, il y a la 3G partout », explique par exemple Rémi Duméry, agriculteur et grand utilisateur de Twitter. Il y a SFR, Orange et Bouygues, mais jamais au même endroit. C’est l’un ou c’est l’autre. »

Débits des villes, débits des champs

La réglementation oblige toujours les opérateurs à tisser leur réseau avec un minimum de couverture en zones rurales. L’Arcep, le gendarme des télécoms, leur impose ainsi de couvrir les zones blanches et grises. « 22 000 communes doivent bénéficier de la 4G d’ici fin 2017, explique Pierre Madillo. Cela se fait en concurrence entre les opérateurs. On prend des engagements sur des zones particulières. L’Arcep n’oblige pas une couverture totale pour chaque opérateur. »

 

Orange déclare aller au-delà des contraintes ordonnées par l’organisme Public, en investissant 15 milliards d’euros dans son réseau. Pour l’heure, les capacités potentiellement échangées en zones rurales diffèrent radicalement avec les zones denses. Selon l’Idate, les débits moyens varient ainsi de 6 Mbit/s (mégabits par seconde) à la campagne contre 30 Mbit/s en ville !

 

Conséquence directe, plutôt inattendue et néanmoins logique : les développeurs d’application ne passent pas nécessairement par une connexion directe, mais embarquent les données. Trois entreprises proposant des services sur smartphone et présentes dans la salle ont confirmé ce fonctionnement.

Outre-Rhin, la ruralité d’abord

« En Allemagne, la réglementation a imposé une couverture prioritaire des zones rurales, avant celle des zones denses », explique Nicolas Moreno, de l’Idate. Certes, le pays est moins accidenté que l’Hexagone, et plus peuplé, mais la posture interpelle par sa différence avec la stratégie française. Au Royaume-Uni, c’est l’inverse : « les zones denses sont très bien desservies. Mais les campagnes n’ont rien ».

 

Quant à l’Italie, Rémi Dumery explique que le réseau est bon partout. Au point de se demander pourquoi, en France, « au lieu de mettre en concurrence les opérateurs en zones rurales, ne pas plutôt interconnecter les réseaux ». À cette question, point de réponse dans la salle.

La promesse de la 5G

Prévue en expérimentation pour les jeux olympiques de 2018 et 2020, la norme 5G promettrait de mettre tout le monde d’accord. « La 5G, c’est une ouverture vers le monde des objets connectés précise Pierre Madillo. Il y a des facilités de connectivité qu’on n’avait pas dans les autres fréquences radios. » Cinq bandes de fréquences de l’ordre de 500 Mbit/s seront proposées.

 

« La portée sera bien plus grande avec ces débits plus bas que par exemple Sigfox, qui doit être autour de 800 Mbit/s. La 5G a même la vocation étendue à remplacer le wifi et amener le réseau plus loin, dans les campagnes comme en ville. La 5G va être ciblée à la demande en fonction des besoins. »

 

À la question pourquoi ne pas développer la couverture comme le font les Allemands ? Pierre Madillo explique qu’« il y a des raisons politiques et économiques : les investissements et les retours sur investissements sont plus complexes ». Et d’admettre que La Suède, l’Allemagne et les Pays-Bas sont en avance sur ces technologies.

 

Pour l’heure, Nicolas Moreno rappelle qu’en 2016, 6 % du territoire rural reste en zone blanche, sans aucun réseau. 49 % des exploitations bénéficient d’une couverture 3G, et seulement 18 % captent la 4G. Il précise à ce propos que le gouvernement a mis en place une plateforme pour que toutes les personnes concernées puissent remonter des informations sur les réseaux : francemobile.agencedunumerique.gouv.fr

[summary id = "10024"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement