Agronomie de précision Il a planté des capteurs dans ses champs
Chez Alexandre Rivenet, les pluviomètres, anémomètres, tensiomètres et thermomètres ont pris la forme de capteurs connectés qui, plantés dans ses parcelles, lui permettent de mieux maîtriser son temps et son manque à gagner.
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420 hectares de surface agricole utile, éclatés dans un rayon de 20 kilomètres. Sur la commune des Attaques, près de Calais, Alexandre Rivenet a longtemps mené une course sans fin sur son exploitation. Et même s’il s’est équipé très tôt de barres de guidage, coupure de tronçons et autres applications de l’agriculture de précision, pour une meilleure maîtrise de ses résultats et un peu de répit, ce producteur de pommes de terre, de betteraves et de grandes cultures (blé, colza, lin) continuait à chercher la solution pour gérer de façon optimale ses cultures, son temps et ses charges.
Mieux connaître ses parcelles le pousse en 2014 à faire appel à Jérôme Le Roy, le fondateur de la start-up Weenat qui fournit de l’information agronomique de précision. Situées sous le niveau de la mer, ses terres présentent des natures de sol très différentes avec des conditions météo qui varient beaucoup d’un point à l’autre de l’exploitation. Pour son suivi parcellaire, des données lui manquent : « J’ai toujours rêvé d’avoir une information météo localisée à la parcelle, parce que mes références météo dans la région, c’est Lille, Arras ou Boulogne. Mais au printemps, par exemple, on a 5 °C d’écart entre ici et Arras. En ce concerne la pluviométrie, la température, l’hygrométrie et le vent, j’étais toujours déconnecté… Mes cultures n’avaient pas les bons stades. C’est pour ça que j’ai contacté Weenat. »
Une application mobile
Alexandre Rivenet utilise depuis trois ans des capteurs connectés : des pluviomètres, des anémomètres, des tensiomètres et des thermomètres sont plantés dans ses parcelles. « C’est très simple à utiliser. » Il lui a suffi de fournir quelques paramètres, comme son type de sol, sa période de semis, sa variété… Et désormais, ces informations couplées avec les données des capteurs lui sont restituées de manière utile dans une application sur son smartphone.
Météo, observation et protection des cultures, maîtrise des bioagresseurs et irrigation : Weenat propose plusieurs solutions. Aucune n’est standard : à partir de ses données, contraintes et besoins, l’exploitant coconstruit ses « modèles » avec la start-up qui, une fois les capteurs connectés, continue de l’accompagner et de personnaliser son dispositif.
« Mon investissement a été rentabilisé en une année »
Alexandre Rivenet possède désormais une station météo par secteur de l’exploitation. « Je dispose d’une information ultra-locale. Tout m’est facilité, que ce soient mes dates de semis, mes débuts de récolte et mes périodes d’irrigation. » Il adapte à chaque parcelle sa quantité d’eau et d’intrants et la fréquence de passage en fonction des besoins de la plante. « Avec la canicule de 2015, l’investissement a été rentabilisé en une année. » Le bonus économique tient surtout aux erreurs évitées. « Ça m’a permis de mieux maîtriser mon manque à gagner. » Et plus généralement, « les agriculteurs gagnent en efficacité économique, technique et environnementale avec les capteurs », souligne Jérôme Le Roy.
Le gain de temps est aussi grand : plus de déplacements inutiles, Alexandre Rivenet peut organiser ses interventions à distance, il se sent moins stressé… avec, pourtant, un portable chevillé au corps, mais qui se déconnecte chaque fois qu’il pénètre dans la maison familiale, ses murs épais et anciens restant hermétiques aux connexions extérieures !
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