Les clôtures virtuelles à l’essai Les clôtures virtuelles à l’essai
Onze génisses, équipées de colliers, se familiarisent avec des « haies invisibles » à la ferme expérimentale Arvalis de Saint-Hilaire-en-Woëvre, dans la Meuse.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Supprimer l’astreinte des clôtures, grâce aux nouvelles technologies GPS, est un rêve qui pourrait devenir réalité dans quelques années. Des tests sur de nouveaux outils démarrent dans trois fermes expérimentales Arvalis (1) du réseau des Digifermes. À Saint-Hilaire-en-Woëvre, un pré-test, ou étape de familiarisation, est en cours sur un lot de onze génisses d’un à deux ans équipées d’un collier muni d’un GPS et de panneaux solaires.
Fonctionnement du système
« Le collier leur envoie une alerte dès qu’elles s’approchent de la limite virtuelle définie sur smartphone via une application, décrit Didier Deleau, directeur de la ferme expérimentale. Lorsque l’une d’elles s’y aventure, une série de sons est émise, et si elle continue à avancer, une légère décharge électrique l’incite à faire demi-tour. »
Les génisses ont subi une phase d’apprentissage. Une clôture physique a été installée à l’endroit de la barrière virtuelle de façon à ce qu’elles puissent mieux comprendre. Petit à petit, les différents éléments ont été démontés. Le fil a d’abord été mis à terre avant d’être enlevé, et les piquets également quelques jours après. Au bout de deux semaines, il n’y avait plus de clôture « réelle » sur trois côtés.
Premières observations
« Le système fonctionne bien, déclare Didier Deleau. L’apprentissage s’est bien passé. Quelques bêtes tentent de franchir la limite. Ce sont souvent les mêmes. En revanche, elles reviennent assez naturellement dans le groupe pour rejoindre leurs congénères. » Dans le sens du retour, elles ne reçoivent pas de décharge électrique. « Le choc est toutefois moins fort que celui délivré par les clôtures électriques. Les génisses ne s’affolent pas.
À tout moment, l’éleveur peut situer leur position sur son smartphone. « Le système de localisation est fiable (à quelques dizaines de centimètres près), ajoute le directeur. L’application fournit un bilan des événements pour chacune des bêtes. Il peut suivre aussi l’état de charge du collier dont l’autonomie est prévue pour l’ensemble de la saison de pâturage. Le rechargement par les panneaux solaires est efficace quand le soleil brille, il est ralenti, voire nul, par temps couvert.
Projet d’étude 2020 pour acquérir des références
Au printemps prochain, une étude comparative de deux lots d’animaux, conduits en pâturage tournant tous les cinq jours, sera mise en place. Pour l’un d’eux, les parcelles seront virtuelles et pour l’autre avec des clôtures électrifiées. Toutes les génisses seront pourvues d’appareils pour mesurer leur activité. Le temps passé à manger, se reposer, ruminer… sera enregistré. Les performances de croissance des deux lots seront également notées de manière à être analysées.
Marie-France Malterre
(1) Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse), Les Établières (Vendée), Derval (Loire-Atlantique).
[summary id = "10023"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :