Sélection végétale : la profession demande à l’Europe d’agir pour l’innovation
Les membres du Collectif en faveur de l’innovation variétale, dont fait partie l’Union française des semenciers (UFS), regrettent l’absence de consensus des États membres sur le projet de règlement relatif aux nouvelles techniques de sélection génomique (NGT).
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Le 26 juin 2024, les États membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à s’accorder sur une approche générale du projet de règlement relatif aux nouvelles techniques génomiques (NGT ou NBT) proposé par la Commission européenne.
Dans un communiqué de presse diffusé le 28 juin 2024, les membres du collectif en faveur de l’innovation variétale (1) regrettent que « cette dernière étape, préalable à l’ouverture d’un trilogue, n’ait pu aboutir malgré tous les efforts de la présidence belge pour trouver un compromis avant la fin du mois ». Et d’ajouter : « Cet échec est particulièrement regrettable après quatre années de travaux menés par la Commission européenne et le Parlement européen. »
Transition agroécologique
« Alors que la génétique est l’une des solutions pour relever les défis de la transition agroécologique et du changement climatique permettant de garantir une souveraineté alimentaire et végétale, cet échec est incompréhensible, estime le collectif. En fragilisant ainsi l’accès des semenciers européens aux nouvelles techniques de sélection, cela entrave le développement de variétés issues de ces techniques qui pourraient bénéficier aux agriculteurs ainsi qu’aux filières alimentaires et non alimentaires. »
La majorité requise pour stabiliser la position des États membres n’a pas été obtenue en raison notamment, de divergences sur la brevetabilité des plantes issues des NGT. Les membres du collectif demandent instamment aux États membres de poursuivre les discussions pour définir un cadre juridique permettant l’accès attendu aux NGT.
Ils précisent que « les questions de propriété intellectuelle d’ores et déjà identifiées pourront faire l’objet de nouvelles mesures réglementaires à la suite de l’étude d’impact de la brevetabilité prévue par la Commission européenne pour juin 2025. Leur objectif : permettre une protection efficace des innovations tout en facilitant leur accès pour les programmes de recherche. »
Europe fragilisée
« L’Europe se fragilise en ne permettant pas à la nouvelle mandature d’ouvrir un trilogue sur des bases claires. Pendant ce temps, plusieurs régions du monde autorisent déjà ces techniques sur leur territoire. La proposition de règlement NGT étant une opportunité pour l’avenir de l’agriculture européenne, nous demandons aux États membres d’agir de toute urgence en faveur de l’innovation en matière de sélection végétale en Europe », réaffirment les présidents des organisations du Collectif en faveur de l’innovation variétale.
(1) Créé en 2019, le Collectif pour l’innovation variétale regroupe de nombreuses organisations représentatives des agriculteurs et des filières agricoles et agroalimentaires qui souhaitent valoriser l’intérêt de la sélection variétale pour répondre aux enjeux du changement climatique et de souveraineté alimentaire. On y retrouve notamment l’UFS (Union française des semenciers), Terres Univia, UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre), La Coopération Agricole, l’Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses (Anamso), etc.
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